tag:blogger.com,1999:blog-61247039135812572082024-03-18T16:41:58.499+01:00L'avis textuel de Marie M.Chroniques littéraires, etc.Marie M.http://www.blogger.com/profile/12143231695260220261noreply@blogger.comBlogger906125tag:blogger.com,1999:blog-6124703913581257208.post-7556247203560901132024-03-18T16:41:00.000+01:002024-03-18T16:41:24.475+01:00L'empreinte carbone en détail<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEitP0qOUM-Scn16eJzBI-QQ2wqFEehakHnwk0zW08kcHoaqUj1W71CsZBxKM-I6DhIWbnnCGXy4c4dug8WZUzLf4NRcKKfHN2hP-7_jJFpnE6gnSICXeG4HH8Bu6p_FGZ6Tzyl2kE5mwQlCPhC3Gglk9uWnLTSj56o3pENUJaHb5QBhZu3xHQs2GF7II7Br/s934/bananes.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="934" data-original-width="600" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEitP0qOUM-Scn16eJzBI-QQ2wqFEehakHnwk0zW08kcHoaqUj1W71CsZBxKM-I6DhIWbnnCGXy4c4dug8WZUzLf4NRcKKfHN2hP-7_jJFpnE6gnSICXeG4HH8Bu6p_FGZ6Tzyl2kE5mwQlCPhC3Gglk9uWnLTSj56o3pENUJaHb5QBhZu3xHQs2GF7II7Br/s320/bananes.jpg" width="206" /></a></div><b>Mike Berners-Lee</b> est le pionnier de la quantification carbone, également auteur d'un autre essai inspirant : <i>Il n'y a pas de planète B</i>. <br />Dans <i>Peut-on encore manger des bananes ? </i>il détaille tout sur l'empreinte carbone. Voilà qui va nous aider à nous rendre compte de l'impact en émission de CO2, sur le climat, et surtout à faire des choix sur ce que nous consommons. <br />En effet, nous pourrons estimer combien pèsent nos voyages, nos déplacements, nos comportements, nos achats, etc. et désormais compter en carbone.<br />C'est primordial pour tenter de limiter le changement climatique, c'est-à-dire la fonte des glaciers, les espèces qui disparaissent... Malgré la situation angoissante, l'auteur s'est efforcé de garder un ton léger. Anglais, il s'est tout de même adapté à la culture et au mode de vie français avec le coût de la baguette, du TGV, du vin... <br />Une dernière partie est composée de conseils pour agir en faveur du climat car nos actions individuelles comptent, surtout si nous arrivons à convaincre les autres.<br /> L'auteur avoue que, lorsqu'il s'adresse à des responsables politiques, il ne prend plus de gants. Nous avons justement vu, avec Jeremy Bismuth, qu'on pouvait riposter tout en gardant son humour : <a href="https://lavistextueldemariem.blogspot.com/2024/03/comment-repondre-ses-amis-anti-ecolos.html" target="_blank">voir la chronique ci-dessous</a>.<br />Alors pour répondre à la question du titre : l’empreinte carbone de la banane, contrairement à ce qu'on pourrait imaginer, est tout à fait raisonnable puisqu'elles voyagent en bateau (et pas en avion). Donc oui, vous pouvez continuer à manger des bananes. <br />La liste des autres produits et actes est longue : repasser une chemise, suivre une visioconférence, se faire une tasse de thé, un livre de poche, prendre un bain, un bouquet de fleurs du jardin ou achetées chez le fleuriste et en provenance du Kenya, une nuit à l'hôtel, un gigot d'agneau... <br />Les comparaisons sont parfois étonnantes. Où l'on apprend qu'une année de consommation d'eau potable froide équivaut à un trajet de 50 km en voiture. <br />Par contre, sans surprise, un aller-retour Paris-Marseille en train est le plus léger, mais si vous conduisez un gros SUV sans passager, c'est pire que l'avion. <br />C'est une bible à consulter sans modération. <p></p><p><i>L'arbre qui marche, 2024, 304 pages. </i></p><p><a href="https://larbrequimarche-editions.fr/" target="_blank">L'arbre qui marche</a> est une toute nouvelle maison d'édition spécialisée en voyage et non-fiction. Ses premiers livres sortent en mars 2024.<br /></p>Marie M.http://www.blogger.com/profile/12143231695260220261noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6124703913581257208.post-46444699474304932122024-03-17T16:45:00.001+01:002024-03-17T16:45:12.198+01:00Comment répondre à ses amis anti-écolos sans se fâcher<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiCF7mgI8IPJ43pLSyK6GXZB5Oc0MHF088hfo8MR15KzBVAHhvnJLUgXJ433kFkyAQJRMJfmeGfcKRGPKV25nEE84LPEyqHnOKSB2am9QQB_UWgkVzq8_AhNpw88A0RwGORU-rlznYrh-BlFfsdnV3U1tSetVwlcNVRKc6PUcofPELs562aRbw1gcK5ffX0/s516/riposte.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="516" data-original-width="351" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiCF7mgI8IPJ43pLSyK6GXZB5Oc0MHF088hfo8MR15KzBVAHhvnJLUgXJ433kFkyAQJRMJfmeGfcKRGPKV25nEE84LPEyqHnOKSB2am9QQB_UWgkVzq8_AhNpw88A0RwGORU-rlznYrh-BlFfsdnV3U1tSetVwlcNVRKc6PUcofPELs562aRbw1gcK5ffX0/s320/riposte.jpg" width="218" /></a></div>Quels sont les freins à la transition écologique ? Comment répondre aux détracteurs ? <br />C'est ce que propose, avec humour et bienveillance, de développer <b>Jeremy Bismuth</b> dans <i>Manuel de riposte écologique. Les armes et les mots contre 30 arguments anti-écolo</i>. <br /><h4 style="text-align: left;"><span style="font-size: medium; font-weight: normal;">Voilà qui va pimenter vos rencontres dans la file d'attente de la boulangerie, à la terrasse des cafés ou dans les dîners !</span></h4>Dans sa websérie <i>Ami des lobbies</i>, <b>Jeremy Bismuth</b> prenait le contre-pied en faisant l'éloge de ce qui détruisait le vivant. Cette expérience lui a permis d'entendre les arguments et les idées reçues sur l'écologie, souvent issus du lobbying industriel. <br />Il a donc répertorié 30 sujets autour de la biodiversité, l'agriculture et l'alimentation, le climat et les énergies, l'économie et la société, la cause animale et nous donne les moyens de riposter. <br />Cela va de "<i>La disparition d'espèces a toujours existé</i>" à "<i>Les animaux, ça n'est pas la priorité</i>" en passant par "<i>Le bio, c'est du marketing</i>" ou "<i>C'est la Chine le problème</i>" ou bien encore "<i>Le vrai problème, c'est la surpopulation</i>". J'en passe et des pires. <br />Voilà de quoi ne pas laisser le dernier mot à ceux qui se complaisent dans l'inaction et le déni en laissant le déluge aux autres. <br />Cela permettra de rectifier le tir, voire de créer le doute chez vos interlocuteurs et de contribuer à votre petite part de colibri.<p></p><p><i>Tana éditions, 2024, 256 pages.</i><br /></p>Marie M.http://www.blogger.com/profile/12143231695260220261noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6124703913581257208.post-81956741059633276152024-03-06T17:43:00.000+01:002024-03-06T17:43:58.167+01:00Climatères et autres mystères<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgBdGmRLEA9MrRYqGY5N2JTto-GGT8v1lShsZLcHHMuDFsJl0fSlbOdxNdXMRRulWJ_tbqSle2aJ-NPLOAg4mwZk-MMOzGHovQ-Pow5BoEQHas0ZPfvR1R_1K8fNSsgWk2hP3PcHFd9D8SR04bbmpuO1Y5szE3M-GKTpfk945Fg_vqSUpVXxX-qIN3bepUb/s259/THIEBAUT.jpg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="259" data-original-width="170" height="259" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgBdGmRLEA9MrRYqGY5N2JTto-GGT8v1lShsZLcHHMuDFsJl0fSlbOdxNdXMRRulWJ_tbqSle2aJ-NPLOAg4mwZk-MMOzGHovQ-Pow5BoEQHas0ZPfvR1R_1K8fNSsgWk2hP3PcHFd9D8SR04bbmpuO1Y5szE3M-GKTpfk945Fg_vqSUpVXxX-qIN3bepUb/s1600/THIEBAUT.jpg" width="170" /></a></div><p><b>Élise Thiébaut</b> est une autrice féministe qui s'attaque aux tabous. Après notamment les règles, la virginité, l'identité et le racisme*, elle nous décortique le climatère dans son nouvel essai : <i>Ceci est mon temps. Ménopause, andropause et autres aventures climatiques</i>. <br />En effet, le manque d'informations et de préparation (en plus de la ménopause, il y a la préménopause) sur le sujet est impressionnant quand le corps se transforme et vit parfois des effets désagréables.<br />Comme à son habitude, Élise Thiébaut déconstruit les mythes, les préjugés et les injonctions, et documente son sujet, tout en se référant à sa propre expérience. <br />Elle reparle de ces prétendus traitements, qui ont parfois causé plus de mal que de bien, et surtout du manque de recherches et d'informations sur un phénomène qui n'est pas une maladie et touche quasiment tout le monde (hommes et femmes). Mais dès lors que cela concerne les femmes, comme par hasard, tout le monde (ou presque) s'en fout et on se rend compte que les études font plutôt défaut.</p><blockquote><p>Non contente d'inventer une pathologie, la médecine s'est mise elle-même dans le pétrin en étant incapable ni de l'identifier clairement, ni de la soigner. En effet, il y a très peu de moyens de diagnostiquer de façon certaine une ménopause. <br /></p></blockquote><p></p><p>Les hommes ne sont pas oubliés pour autant dans cet essai, puisqu'ils ne sont pas dispensés de cette évolution de leur métabolisme, souvent nommée andropause. Et il leur est fortement conseillé de lire cet essai, pour leur information.<br />Avec beaucoup d'humour, Élise Thiébaut nous fait la synthèse documentée, accessible et très instructive, que nous attendions sur ces sujets.</p><p></p><p><i>Au Diable Vauvert, 2024, 250 pages.<b><br /></b></i></p><p>* <b>Lire aussi mes chroniques sur d'autres livres d'Élise Thiébaut :</b><br />- <i><a href="https://lavistextueldemariem.blogspot.com/2017/04/ca-va-saigner.html" target="_blank">Ceci est mon sang</a>. Petite histoire des règles, de celles qui les ont et de ceux qui les font</i><br />- <i><a href="https://lavistextueldemariem.blogspot.com/2019/12/ou-il-y-des-genes-il-y-du-plaisir.html" target="_blank">Mes ancêtres les Gauloises</a> - Une autobiographie de la France</i><br />- <span style="color: black;"><i><a href="https://lavistextueldemariem.blogspot.com/2023/04/la-pionniere-de-lecofeminisme.html" target="_blank">L’Amazone verte</a>. Le roman de Françoise d'Eaubonne.</i></span></p><p>À écouter également, un podcast avec Élise Thiébaut : <i><a href="https://www.binge.audio/podcast/chaud-dedans/la-fin-des-regles-une-liberation" target="_blank">Chaud Dedans</a></i>.<br />et un autre podcast avec beaucoup de témoignages très vivants sur le sujet : <i>Allez j'ose !</i> d'Elsa Wolinski.</p>Marie M.http://www.blogger.com/profile/12143231695260220261noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6124703913581257208.post-84098783639285375032024-03-06T16:49:00.001+01:002024-03-06T16:49:30.338+01:00Pas d'équerre<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgtqdlmezqKtdME69VLIGZet1CwgwyLomPlRVb57pIj2lZAaRHuzpXQ5f4cVl4JaH1PUGbpkarVzTlykJnAf8VzwipXF4HzsPa_lK8FmzmtOQ2XSWV8w6-RbSRawQZI5w6KcXh5Ly_TLUj4aJzhJVkKpswUrmfALtRX_AtPMsL1gDIdB_V_labP_8WaBcmH/s500/judith.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="500" data-original-width="319" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgtqdlmezqKtdME69VLIGZet1CwgwyLomPlRVb57pIj2lZAaRHuzpXQ5f4cVl4JaH1PUGbpkarVzTlykJnAf8VzwipXF4HzsPa_lK8FmzmtOQ2XSWV8w6-RbSRawQZI5w6KcXh5Ly_TLUj4aJzhJVkKpswUrmfALtRX_AtPMsL1gDIdB_V_labP_8WaBcmH/s320/judith.jpg" width="204" /></a></div>Si les cordonniers sont les plus mal chaussés, les futurs maçons et menuisiers sont les plus mal logés, puisque leur lycée professionnel est en mauvais état, <i>Pas d'équerre</i>, comme l'indique le titre de ce livre inclassable de <b>Judith Wiart</b>.<br />Inclassable parce qu'il s'agit d'un puzzle où chaque pièce — scènes vues, anecdotes, bons mots ou dialogues avec les élèves, textes de réformes de l'enseignement professionnel —, forme un tout, à la fois réel et extrêmement poétique, poignant ou comique sur la vie d'une professeur face à ses élèves.<br />Elle enseigne dans un quartier sensible, et se demande où sont les quartiers insensibles.<br />Par petites touches, donc, et textes brefs qui se lisent avec un immense plaisir tant ils sont vivants, vibrants, si près du quotidien souvent difficile des uns et des autres, elle nous parle de ses élèves (à qui elle dédie le livre) qui sont parfois des migrants mineurs, parfois des cas sociaux, souvent issus de milieux défavorisés et souvent poètes.<br />Ils sont là parce qu'on a jugé qu'ils n'étaient pas bons en maths et en
français, ou dyslexiques (et autres dys), ou qu'ils rendaient fous leurs profs
et leurs parents, qu'ils étaient bizarres !<p></p><blockquote><p> — Dans mon pays, madame, les filles n'ont pas le droit de se mettre en maillot de bain sur la plage.<br />—Ah bon ? Sinon, que se passe-t-il ?<br />— Elles iront en enfer !<br />— Ah ? Vous voulez dire que l'enfer est peuplé de filles en maillot de bain ? Ça a l'air sympa.<br />—Bah...<br /></p></blockquote><p><br />Les chapitres du livre correspondent aux trimestres de l'année et sont accompagnés de commentaires que l'on a l'habitude de lire sur les bulletins scolaires.<br />Elle se demande si les élèves se saisissent de ce qu'elle laisse "au bord" pour eux. J'en suis sûre, au moins pour certains — en tout cas pour nous, oui, c'est évident. D'ailleurs, la rencontre avec un ancien élève est très émouvante.<br />C'est drôle et poétique, tout simplement, parce que l'art est dans tout, "malgré tous les <i>malgré</i>".<br /></p><p><i>Éditions Louise Bottu, 2023, 136 pages.<br /></i></p>Marie M.http://www.blogger.com/profile/12143231695260220261noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6124703913581257208.post-79951087457906442892024-03-04T12:19:00.000+01:002024-03-04T12:19:15.975+01:00Le savoir-faire de l'écrivain<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiYigVzrhA40bXecJqcN525DFWxh8FXhyphenhyphenj1ddL9tnADSlBBTRqwHpoexGWttj6ac3l8ehR88-5MfOddtQEQ38VHI94xX1aKZikJSUP2MQzeVxTyjTPOkwoeYSdofZce3fZ76SgRdE4pb0caeOOoE9gG8rE0GOwridiBMWPNj9X-Agzj8P9kO90PolJqmfC7/s340/woolf.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="340" data-original-width="220" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiYigVzrhA40bXecJqcN525DFWxh8FXhyphenhyphenj1ddL9tnADSlBBTRqwHpoexGWttj6ac3l8ehR88-5MfOddtQEQ38VHI94xX1aKZikJSUP2MQzeVxTyjTPOkwoeYSdofZce3fZ76SgRdE4pb0caeOOoE9gG8rE0GOwridiBMWPNj9X-Agzj8P9kO90PolJqmfC7/s320/woolf.jpg" width="207" /></a></div>Plusieurs textes et articles de <b>Virginia Woolf </b>sur le thème de la lecture, de la chronique littéraire, de la création littéraire et de la condition de l'écrivain sont rassemblés dans ce recueil intitulé <i>L'écrivain et la vie</i>. Ils ont été écrits au fil des années, de 1916 à 1939.<b><br />Élise Argaud</b> a assuré la traduction et a écrit la préface avec brio. <br />Les chroniqueurs littéraires en prennent souvent pour leur grade (mais je ne me suis pas sentie visée). Ils ont leur utilité. <br />Je suis d'accord avec Virginia Woolf qui s'essayait à cet exercice entre deux fictions : cela reste de l'écriture et une réflexion sur la littérature. Le métier d'écrire est plus large que l'écriture de romans.<br />Le texte le plus vivant, le dernier, est la retranscription d'une émission de radio, <i>Le savoir-faire de l'écrivain</i>.<br /><p></p><p><i>Éditions Rivage poche, collection Petite Bibliothèque, 2024, 192 pages. </i></p>Marie M.http://www.blogger.com/profile/12143231695260220261noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6124703913581257208.post-37699022210102174502024-03-04T10:03:00.002+01:002024-03-04T10:03:55.896+01:00Une affaire de femmes<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEij6hOZ-5qAKYpLki3xezOIYGHCKbhvDYqQ1XZv9Ev4M7IbK6NpVsnb3j2xE1LshAl-vls67HnGnofHqAKGdsphOQ_JGyKpEYFJ1UfxwrDdmB-Zx7wEBThBHb6vRQy94d2H0RGEC5qxu9S1pld7RwRXsT9Ug1rH3UQpMQ3H2HOCuPLowA00Hp8nraicQGPc/s630/rosende.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="630" data-original-width="420" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEij6hOZ-5qAKYpLki3xezOIYGHCKbhvDYqQ1XZv9Ev4M7IbK6NpVsnb3j2xE1LshAl-vls67HnGnofHqAKGdsphOQ_JGyKpEYFJ1UfxwrDdmB-Zx7wEBThBHb6vRQy94d2H0RGEC5qxu9S1pld7RwRXsT9Ug1rH3UQpMQ3H2HOCuPLowA00Hp8nraicQGPc/s320/rosende.jpg" width="213" /></a></div>Autant annoncer la couleur tout de suite : <i>Des larmes de crocodile</i> de <b>Mercedes Rosende</b> est un roman policier exceptionnel, comme on en fait peu, noir et haut en couleur, drôle.<br />Est-ce un hasard ? L'auteur est une autrice, et ses deux personnages féminins principaux sont les plus incroyables et courageux de ce roman. En effet, les hommes sont tous (ou presque) bancales et pitoyables : veules, corrompus, ridicules, dépressifs, ratés... Grâce à cela, il y a de l'humour, du suspense et de l'action. Et de la tendresse.<br />La première partie du roman présente tous les personnages. L'intrigue s'installe tranquillement.<br />On retrouve, comme dans le précédent roman de la trilogie, <i><a href="https://lavistextueldemariem.blogspot.com/2022/04/cest-du-lourd.html" target="_blank">L'autre femme</a></i>, cette fameuse double Ursula Lopez qui embrouille tout le monde (et le lecteur aussi parfois). Quand Ursula s'ennuie, elle est prête à tout avec un époustouflant aplomb et un beau grain de folie. son credo est : <i>Dieu vomit les tièdes</i>.<br />L'autre personnage féminin est une redoutable inspectrice de police qui ne lâche pas l'affaire.<br />Dans la deuxième partie, dont les titres de chapitres sont numérotés à la minute près, tout s'accélère avec un braquage complètement dingue et explosif. À partir de là, la lecture devient fébrile et réjouissante : impossible de lâcher le livre.<br />La troisième partie, comme un épilogue ou une suite énigmatique, nous laisse sur le carreau. <br />Il paraît qu'il s'agit d'une trilogie : j'attends la suite avec impatience.<br />Pour résumer, c'est jubilatoire.<br /><p></p><p><i><a href="https://www.quidamediteur.com/catalogue/les-ames-noires/des-larmes-de-crocodile" target="_blank">Quidam éditeur</a>, traduit de l'espagnol (Uruguay) par Marianne Millon, 2024, 260 pages.</i><br /></p><p>Lire aussi ma chronique sur le précédent roman <i><a href="https://lavistextueldemariem.blogspot.com/2022/04/cest-du-lourd.html" target="_blank">L'autre femme</a></i> qui sort en format de poche actuellement.<br /><br /></p>Marie M.http://www.blogger.com/profile/12143231695260220261noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6124703913581257208.post-88089784158721332032024-03-02T13:23:00.002+01:002024-03-02T13:23:28.568+01:00Une vie de femme<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj9wDDzLnFtbqfrxhWv-D5j0Xy8yXU0KqfddZZID8xYnCA-iv8cjF5DI69n4m0nr6b5CawTTq1oFB4Zxmlb7B7Y6fdATXpx7BZOeQNyFURSsX7RUdAZHKl0xO7ra1ArYvuXkjRLj1LOQ6sxI-AJ709aXcNYOr3PmRO2eIeHNZC0pidG_zTSN1qX09e3Oe7u/s1878/bault.jpg" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="1878" data-original-width="1340" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj9wDDzLnFtbqfrxhWv-D5j0Xy8yXU0KqfddZZID8xYnCA-iv8cjF5DI69n4m0nr6b5CawTTq1oFB4Zxmlb7B7Y6fdATXpx7BZOeQNyFURSsX7RUdAZHKl0xO7ra1ArYvuXkjRLj1LOQ6sxI-AJ709aXcNYOr3PmRO2eIeHNZC0pidG_zTSN1qX09e3Oe7u/s320/bault.jpg" width="228" /></a></div><p>Le titre du roman de <b>Joëlle Bault</b>, <i>Trois âges,</i> est inspiré d'un poème d'Anna Akhmatova : "<i>Les souvenirs en nous vivent trois âges</i>". <br />Ce sont trois âges de la vie d'une femme.<br />De l'enfance à l'âge où les parents ont disparu, en passant par l'âge adulte, les années défilent, de fillette et fille à femme, en passant par tante et amie. L'amitié a, en effet, une grande et belle place dans ce roman que l'on sent très autobiographique.<br />D'abord on se laisse porter par une écriture fluide et précise, très
juste et sensible, où chaque mot est à sa place, par opposition à la narratrice qui
ne se sent pas toujours à sa place. <br />Le texte est parsemé de phrases en italique, comme soulignées.</p><blockquote><p><i>Née fille. On tente de ne pas le devenir ou de le subir le moins possible.</i><br /></p></blockquote><p>Même si chaque vie est particulière, on peut se retrouver dans ce récit, surtout en tant que femme car, par petites touches délicates mais affirmées, le texte est, en filigrane, un manifeste féministe. <br />Joëlle Bault nous plonge dans cette sensation de flottement à la recherche d'une voie, souvent contre les injonctions familiales, sociétales et professionnelles, et face à une injustice patriarcale. Il y a parfois un décalage entre ce qui est demandé et ce qui est permis. <br />Il s'agit, par exemple, de ces pressions pour être en couple, "se caser" (trouver sa case), avoir des enfants... auxquelles la plupart des femmes sont confrontées. <br />Dans nos parcours professionnels, il y a ce fameux plafond de verre qui fait qu'on a beau cocher toutes les cases du profil, l'ascenseur n'est pas pour nous. Sans compter qu'il faut sourire malgré les caprices, sautes d'humeur et comportements sexistes (mais bien sûr, nous manquons d'humour et c'est nous qui choquons en soulignant ces agissements).<br />C'est finalement dans les randonnées de montagne que la narratrice peut enfin s'élever, non sans peine, et parvenir aux sommets.<br />Un beau récit qui laisse une impression profonde. <br /></p><p></p><p><i><a href="https://editionsdesoffray.fr/livre/trois-ages/" target="_blank">Éditions des Offray</a>, 2023, 102 pages.</i><br /></p>Marie M.http://www.blogger.com/profile/12143231695260220261noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6124703913581257208.post-50714638250326657602024-02-25T09:20:00.002+01:002024-02-25T09:20:37.044+01:00Le retour de la fine équipe<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEieNXFl2XsLJDA3SQzRWoc5Qe5Prji6UMQtXTRv508ukLKFp7R1N5CsNGdLQq5Ezxiuq_0beeMLI7aGKpcBRtZ-fpYiehgrBi3b7TXcpLUCtyBBsDGOA8LFtXUlzJyaV65C5_guI33zP7LZlMVAQdTCIRAJg9HVpMMt69pXU7DB6ubxAosMQgluOSuwKB-m/s761/gobi.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="761" data-original-width="534" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEieNXFl2XsLJDA3SQzRWoc5Qe5Prji6UMQtXTRv508ukLKFp7R1N5CsNGdLQq5Ezxiuq_0beeMLI7aGKpcBRtZ-fpYiehgrBi3b7TXcpLUCtyBBsDGOA8LFtXUlzJyaV65C5_guI33zP7LZlMVAQdTCIRAJg9HVpMMt69pXU7DB6ubxAosMQgluOSuwKB-m/s320/gobi.jpg" width="225" /></a></div>Attention ! <b>Charles Gobi </b>publie un nouveau tome de sa série de personnages marseillais rocambolesques. <br />Le titre, qu'il faut lire à haute voix en détachant les syllabes pour mieux comprendre le jeu de mot (j'avoue, je n'ai pas compris tout de suite), est : <i>L'aidant de la mère</i>. En effet, cet épisode ne manque pas de mordant ! <br />Cette fois-ci nos justiciers, la fine équipe qui se retrouve au Bar de la Sidérurgie, s'attaquent à des racketteurs, des prêtres pédophiles, des racistes qui n'hésitent pas à passer à tabac juste pour se défouler, mais aussi des promoteurs sans cœur qui expulsent de braves gens... et j'en oublie peut-être. <br />Des victimes sans défense — des sans-papiers qui travaillent pour un salaire de misère, une personne
âgée qui veut rester chez elle et ne pas aller à l'Ehpad — vont trouver de sérieux appuis. <br />Donc, comme d'habitude dans les livres de Charles Gobi, et pour notre plus grand plaisir, l'action, la justice, mais aussi l'humour et les jeux de mots sont au rendez-vous. <br />L'amour aussi, et ce dernier tome me semble d'ailleurs plus pimenté que les autres en scènes érotiques. <br />À lire et relire, dans le désordre et comme il vous plaira !<br /><p></p><p><i>Éditions Le Confort numérique, 2024, 238 pages.</i><br /></p><p>Pour acheter les livres, lire des extraits, consulter la liste des librairies qui les vendent, consultez le site de <a href="http://charlesgobi.fr/boutique/" target="_blank"><b>Charles Gobi</b></a>.<br />Mais aussi chez <span class="x193iq5w xeuugli x13faqbe x1vvkbs xlh3980 xvmahel x1n0sxbx x1lliihq x1s928wv xhkezso x1gmr53x x1cpjm7i x1fgarty x1943h6x xudqn12 x3x7a5m x6prxxf xvq8zen xo1l8bm xzsf02u x1yc453h" dir="auto">"Marseille in the box", 13, rue de la reine Élisabeth 13001 à Marseille.</span><br />
<br />
* Chaque roman peut se lire indépendamment :<br />
- <a href="https://lavistextueldemariem.blogspot.com/2013/04/cocktail-siderant-au-bar-de-la.html" target="_blank"><i>Le Bar de la Sidérurgie</i></a> <br />
- <a href="http://lavistextueldemariem.blogspot.fr/2015/09/very-goudes.html" target="_blank"><i>Les Goudes, c'est de l'anglais..</i>.</a> <br />
- <a href="http://lavistextueldemariem.blogspot.fr/2014/09/hercules-des-trois-ponts-et-de-trois.html" target="_blank"><i>Hercules des Trois Ponts</i></a><br />
- <a href="http://lavistextueldemariem.blogspot.fr/2013/12/tarantino-la-marseillaise.html" target="_blank"><i>Chemin des Prud'hommes</i></a><br />
<i>- <a href="https://lavistextueldemariem.blogspot.com/2017/08/il-est-tres-bon.html" target="_blank"><i>Il est pas con, ce con ?</i></a></i><br />
<i><i>- <a href="https://lavistextueldemariem.blogspot.fr/2016/09/charles-gobi-encore-frappe.html" target="_blank"><i>La grosse Janine</i></a> <br />- </i></i><a href="https://lavistextueldemariem.blogspot.com/2019/09/lamour-et-les-bagarres-pont-de-vivaux.html" target="_blank"><i>Fatche d'eux</i></a><i><i>.
</i> </i><br /></p>Marie M.http://www.blogger.com/profile/12143231695260220261noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6124703913581257208.post-85302184860614623002024-02-06T13:12:00.004+01:002024-02-06T13:12:54.226+01:00Pas d'histoires<p><table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: right;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg9-rkduNbetoEJpH_C6DyUuwfhwqqs_Cr143uhFbyAnNQ8dmpMZYONUOTiUCoenXdC5LdOmrLG7LamZ_ta4gzBm3QF2cvUanuv-tdbU25WqeUmu84ktkpbn207zNZFkCYPla_iJKmh7-Bb9USqBgsDRe2apg_Aj1AFv_kvolnRQXv-A_XNHUDUaIkIVCQz/s2372/laurent.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="2372" data-original-width="1400" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg9-rkduNbetoEJpH_C6DyUuwfhwqqs_Cr143uhFbyAnNQ8dmpMZYONUOTiUCoenXdC5LdOmrLG7LamZ_ta4gzBm3QF2cvUanuv-tdbU25WqeUmu84ktkpbn207zNZFkCYPla_iJKmh7-Bb9USqBgsDRe2apg_Aj1AFv_kvolnRQXv-A_XNHUDUaIkIVCQz/s320/laurent.jpg" width="189" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><i>Très jolie illustration <br />de Lisa Masse</i><br /></td></tr></tbody></table>On leur a demandé de ne pas faire d'histoires et de vivre dans l'ombre. Alors <b>Catherine Laurent</b> les met en lumière et en écrit une très belle histoire : <i>La possibilité d'un enfant</i>.<br /> Elle s'adresse à son petit-fils et lui explique pourquoi il a quatre grands-mères et pourquoi sa mère avait deux mères et deux pères. Et surtout comment cela s'est passé.<br />La narratrice raconte son homosexualité à partir des années 70 et 80, à une époque où il était encore plus dur de le vivre sans se cacher. (C'était d'ailleurs un délit jusqu'en 1982.)<br />Issue d'une famille catholique et rigide, sa vie avec une femme n'a jamais été acceptée par sa famille, contrairement à sa compagne, et elle a passé sa vie à culpabiliser, coupée en deux, niée. Au travail aussi, il valait mieux ne pas trop se révéler. (Il est peu probable que ce soit beaucoup plus simple aujourd'hui.)<br />Il est question des années du Sida qui ont décimé toute une génération, mais surtout du désir d'enfant et de la relation pas toujours simple à établir quand les parents sont multiples. </p><blockquote><p>Je ne savais plus très bien qui j'étais. J'occupais la place d'un homme à côté d'une femme devenue mère, j'étais une femme à laquelle avait été greffé un cœur de mère, j'étais la fille indigne de mes parents, une fille qui avait perdu le sens des réalités, sans morale ni viatique, une fille en mal d'enfant qui se procurait un enfant.<br /></p></blockquote><p>Une écriture délicate et très juste. <br /></p><p><i>Éditions Hors d'atteinte, 2024, 192 pages.</i><br /></p>Marie M.http://www.blogger.com/profile/12143231695260220261noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6124703913581257208.post-64414175238388895352024-02-04T18:00:00.002+01:002024-02-04T18:04:59.895+01:00Il y a maldonne sur l'amour<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhHeJzDhT7ZyXkjSCToPh63m1HZdrZ2KX9wkrTdp9ChnftjSI9iE4N0970Sk-hrXBO5MgQfVmMwTaExvigOrPwSqNUZmB6LjDGr_xl0uqS5HJnlIGLb6sLhRbjOgQHGI1DPg-t2WTyQuhF5eYUceOf6THpOM_p0ZMZBIyZzwCo0jc12bQMNbd3Ugj9Yrc7R/s1063/Maje.jpg" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="1063" data-original-width="827" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhHeJzDhT7ZyXkjSCToPh63m1HZdrZ2KX9wkrTdp9ChnftjSI9iE4N0970Sk-hrXBO5MgQfVmMwTaExvigOrPwSqNUZmB6LjDGr_xl0uqS5HJnlIGLb6sLhRbjOgQHGI1DPg-t2WTyQuhF5eYUceOf6THpOM_p0ZMZBIyZzwCo0jc12bQMNbd3Ugj9Yrc7R/s320/Maje.jpg" width="249" /></a></div><b>Majé</b> a beaucoup aimé, et a peut-être beaucoup trop donné. Elle s'est brûlée. Elle en a marre et décide de s'en passer et de ne plus s'engager dans une relation amoureuse. En fait, elle propose autre chose, une autre forme de relation, plus tendre. C'est le propos de cet original essai, court et puissant, <i>Ne plus tomber (en amour)</i>.<br /><p></p><blockquote><p>J'ai eu envie d'écrire sur l'amour parce que je ne crois plus qu'il y ait quoi que ce soit à reconstruire ou à réinventer. Il faut détruire l'idée de l'amour. Il faut cesser de nourrir des relations qui nous affaiblissent terriblement, parce qu'elles sont à la fois déterminantes et très fragiles.<br /></p></blockquote><p>Un peu radical, mais Majé est anarchiste.<br />Elle nous raconte qu'elle est issue d'une lignée d'enfants illégitimes où l'absence du père, et donc du mari, se répète. D'où la difficulté à faire couple. Mais y a-t-il nécessité à faire couple ? On confond amour et couple. Mais c'est l'amour qui nous met en danger, chaque fois, à chaque histoire. Majé pense qu'il "<i>existe un lien puissant et inexplicable entre l'amour et la mort.</i>" C'est peut-être parce que les histoires d'amour finissent mal, en général, comme dit la chanson. D'ailleurs, les chansons traversent le texte et viennent à point nommé l'enrichir, puisque les chansons d'amour ne manquent pas.<br />Et le sexe dans tout ça ? Faut-il s'en méfier ? Est-ce que cela entraîne de l'attachement ? Sommes-nous égaux vis-à-vis de nos figures d'attachement ? Non. Bien sûr que non. Et la jalousie ? Et les doutes ? Peut-on dire "plus jamais" ? Qu'est-ce qui différencie une rencontre, un coup d'un soir, une plus longue relation, une amitié-amoureuse ? Est-on vraiment libre ? Est-ce qu'une relation amoureuse enferme ? Qu'est-ce que ça change d'être une femme ? Et si "habiter ensemble" suffisait ?<br />Autant de questions soulevées, de réflexions à mener. <br />Au fait, c'est quoi l'amour ?</p><blockquote><p>Il est temps d'aérer tout ça. D'ouvrir les portes, les fenêtres, de secouer les tapis. De fair circuler l'air, la parole.<br /></p></blockquote><p><i><a href="https://www.editions-ixe.fr/ixe/" target="_blank">Éditions iXe</a>, 2023, 96 pages.</i><br /></p>Marie M.http://www.blogger.com/profile/12143231695260220261noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6124703913581257208.post-34452149149424385362024-02-04T16:05:00.007+01:002024-02-04T16:31:17.221+01:00Adieux volés<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgI8vgM3ikzy5SZ3kLTHsvQMkEClO0OpCPjY0gv3syZ4ReVBp0IjXJOwPyurfBtqgUVTu5jEx_VzeaIE6-vMAXqdx-uryl6vHbze9qyEx1S-K2kO2gEMR8i6-CZpBusO3vAcTJSjJKRWyQ26mKBpEYsQdsNxbKh9AqzLTDutbFQDar1fnPNszKLtKzZKNXI/s2372/ledantec.jpg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="2372" data-original-width="1400" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgI8vgM3ikzy5SZ3kLTHsvQMkEClO0OpCPjY0gv3syZ4ReVBp0IjXJOwPyurfBtqgUVTu5jEx_VzeaIE6-vMAXqdx-uryl6vHbze9qyEx1S-K2kO2gEMR8i6-CZpBusO3vAcTJSjJKRWyQ26mKBpEYsQdsNxbKh9AqzLTDutbFQDar1fnPNszKLtKzZKNXI/s320/ledantec.jpg" width="189" /></a></div>De rage et de chagrin de n'avoir pas pu accompagner son père qui s'est laissé mourir de solitude à l'hôpital pendant le Covid, <b>Bruno Le Dantec</b> écrit d'abord un texte pour lui, qui deviendra finalement un livre incandescent, <i>Et mon père un oiseau ? </i><br />L'auteur revient sur les absurdités du confinement, sur le travail des soignants, sur l'état du milieu hospitalier (pas toujours hospitalier) et ses dysfonctionnements qui déglinguent parfois la santé, physique et morale, des gens. <br />S'il n'y avait que l’hôpital qui partait en "biberine", comme on dit dans le Sud... Cette histoire familiale et personnelle devient universelle en abordant la vie politique, et notamment marseillaise.<br />De fil en aiguille, les souvenirs reviennent et Bruno Le Dantec raconte la vie de son père, professeur de sciences naturelles, puis celle de sa mère. Leurs relations n'ont pas toujours été faciles, lui qui a été un jeune punk rétif au système, puis qui a roulé sa bosse à l'étranger, avant de revenir vivre à Marseille, et qui a exercé tous les métiers. <br />Sa fille métisse, qu'il élève seul, apparait aussi dans ce récit autobiographique, offrant ainsi un point de vue différent.<br />On se laisse emporter par ce livre poignant, impossible à lâcher, écrit avec les tripes — pétri de colère et de tristesse —, mais écrit aussi avec le cœur, et donc d'une grande sensibilité et une émouvante poésie. <br />Un magnifique hommage à sa famille.<p></p><p><i>Éditions Hors d'atteinte, 2024, 272 pages.</i><br /></p>Marie M.http://www.blogger.com/profile/12143231695260220261noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6124703913581257208.post-23397435810774121382024-01-31T13:42:00.002+01:002024-01-31T13:42:35.936+01:00Psychomagique !<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiEZdHkCwFZldrk_VK7-I4dgYbC04PBBUCKGjwJD9AB2DzszCgO4ugAr15livFVYS_evjXGWMzw0dzSGEeXyuOELaMWoxH28BB93HgqyUtgf5gkTYqR2kOxMf8BVOH9F0Vts1BeOC3Q9ujNltn_51gsRYh_CvEeEKhodTuqKhnfaSE07ZOsd2OFEQR_-2Uk/s872/jodo1.jpg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="872" data-original-width="595" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiEZdHkCwFZldrk_VK7-I4dgYbC04PBBUCKGjwJD9AB2DzszCgO4ugAr15livFVYS_evjXGWMzw0dzSGEeXyuOELaMWoxH28BB93HgqyUtgf5gkTYqR2kOxMf8BVOH9F0Vts1BeOC3Q9ujNltn_51gsRYh_CvEeEKhodTuqKhnfaSE07ZOsd2OFEQR_-2Uk/s320/jodo1.jpg" width="218" /></a></div><i>La voie de l'imagination. De la psychomagie à la psychotranse</i> est une synthèse très complète, avec exemples à l'appui, des travaux<b></b> relatifs à la psychomagie d'<b>Alejandro Jodorowsky</b>. <br />La genèse, les grands principes et l'évolution de cette pratique sont d'abord rappelés, suivis d'une conférence-démonstration donnée à l’université de Jussieu en 1987 qui s'est terminée par la distribution de cahiers. Les étudiants étaient invités à répondre à de nombreuses questions pour développer la conscience et à réaliser un acte, que le lecteur pourra également effectuer. <br />Pendant des décennies, notamment dans le café <i>Le Téméraire</i> à Paris (et ailleurs dans le monde), <b>Alejandro Jodorowsky</b> a rencontré des milliers de personnes qui venaient lui demander de l'aide pour tenter de résoudre leurs blocages, conflits, névroses, traumatismes... <br />Il examinait leur arbre généalogique ou lisait le tarot afin d'identifier leur problème et proposait un acte psychomagique, qui mobilise le corps et l'esprit, pour communiquer directement à l’inconscient. <br />En échange de cette consultation gratuite, il demandait qu'on lui écrive ensuite une lettre rappelant le problème, l'acte conseillé, la façon dont il avait été réalisé et les résultats obtenus. <br />La publication de 84 de ces lettres constitue la plus grande partie de cet ouvrage. <br />Ces témoignages et parcours de vies d'une grande diversité se lisent comme un roman, mais peuvent aussi inviter à l'introspection. <br />Ce qui frappe, chaque fois, c'est le caractère étrange, osé et
radical de certains actes, dont la réalisation demandait un certain courage, et donc une grande volonté de
guérison de la part des intéressés. <br />Et comme par magie, les voilà libérés et pleins de gratitude envers celui qu'ils appellent le Maître, car "<i>Pour notre inconscient, tout ce que nous imaginons est réel.</i>"<br /><p></p><p><i>Actes Sud, 2024, 320 pages. </i><br /></p>Marie M.http://www.blogger.com/profile/12143231695260220261noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6124703913581257208.post-55362654655659434692024-01-31T09:37:00.009+01:002024-02-02T15:20:23.129+01:00Oh ! Le style haut, avec ou sans stylo<p></p><p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiWdSXRZD-rvRykRWpFmelrZP1yEwkxVF4SxFTUHCfGKCVku42dF8-8DUC_UociDEZsL8zvbiQ_pVDCH2oQo54oWr55tMHAE40-6y_gGucXHZ1RMmqYuYVmC0_FIEQAaqqKxs_qA9uPggnziUzT4WuNxKHmn6u4FM9V-b13dfBQm8NLLkHzgyBUItYZRcSv/s1076/Annocque2.jpg" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="1076" data-original-width="700" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiWdSXRZD-rvRykRWpFmelrZP1yEwkxVF4SxFTUHCfGKCVku42dF8-8DUC_UociDEZsL8zvbiQ_pVDCH2oQo54oWr55tMHAE40-6y_gGucXHZ1RMmqYuYVmC0_FIEQAaqqKxs_qA9uPggnziUzT4WuNxKHmn6u4FM9V-b13dfBQm8NLLkHzgyBUItYZRcSv/s320/Annocque2.jpg" width="208" /></a></div>Pas de nom d'auteur, deux textes et donc deux titres pour un même livre imprimé tête-bêche, pas de pagination : l'objet littéraire surprend et le concept singulier donne à réfléchir. <br />Les titres sont : <i>Sans son stylo</i>, du côté de la couverture bleu ciel, et <i>Avec mon stylo </i>de l'autre côté, sur fond bleu foncé. <br />Pourquoi l'auteur* se cache-t-il ? (plus ou moins). Il donne un début d'explication, fort intéressant, <a href="https://www.editionsdo.fr/avec-mon-stylo-%C2%B7-sans-son-stylo" target="_blank">sur le site de l'éditeur</a> : <p></p><blockquote><p>"il y a plein de raisons de ne pas mettre
le nom de l’auteur sur une couverture. De nombreux livres gagneraient à
paraître sans nom d’auteur. Tous, peut-être. L’auteur, c’est rien du
tout. Je crois très peu à son <i>autorité</i>. Le livre est souvent au
moins autant l’auteur de son auteur que son auteur n’est l’auteur du
livre. Relisez ça. Et, en tant que lecteur — je suis aussi lecteur —, il
me semble que le nom de l’auteur, très souvent, pollue ma lecture."</p></blockquote><p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhJrDitjmphn4UiW7IaSwT6XyaFtzEOciDwZRlRBizsnrtvmwpK6BDWdjxXwQN6YhoAe_hEBK6Z-7VowPK82esLsOh6IUxW6YPlEO0P-M7CPQcdlPPtfmMygl2QJpmhJx7OYUaMb7R1XZegjGEbDLPAZBOJesVTWh8Zu8YrVNffBWKJrnFcf6Fey2dX7nJz/s1076/Annocque1.jpg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1076" data-original-width="700" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhJrDitjmphn4UiW7IaSwT6XyaFtzEOciDwZRlRBizsnrtvmwpK6BDWdjxXwQN6YhoAe_hEBK6Z-7VowPK82esLsOh6IUxW6YPlEO0P-M7CPQcdlPPtfmMygl2QJpmhJx7OYUaMb7R1XZegjGEbDLPAZBOJesVTWh8Zu8YrVNffBWKJrnFcf6Fey2dX7nJz/s320/Annocque1.jpg" width="208" /></a></div>C'est tellement vrai !<br />Évidemment, la surprise ne s'arrête pas là quand on plonge dans le texte : qui est le narrateur ? Un double de l'auteur à la première personne ou un personnage imaginaire ? Le sait-il lui-même ? Est-il atteint d'hallucinations ou de pertes de mémoire quand divers objets disparaissent (ou bien n'ont peut-être jamais existé) : son stylo avant tout, mais aussi un château d'eau, un arbre, sa femme... ? <br />Si ce n'est pas très clair, cela ne l'empêche pas d'écrire de façon limpide, par circonvolutions pour mieux illustrer ses obsessions. Il réfléchit beaucoup à sa façon d'écrire, avec ou sans stylo, et se soucie — avec ironie — de ne pas perdre les lecteurs, malgré le récit labyrinthique, les mises en abîmes et sa distance avec la réalité. Mais la fiction n'est-elle pas à opposer à la réalité ? <br />Si ce livre est un audacieux OLNI (objet littéraire non identifié), perturbant et déroutant (où l'éditeur non moins audacieux a joué le jeu), il est aussi plein d'humour et de jeux de mots. Le texte attise la curiosité car on a tendance à chercher des indices, à vouloir percer les mystères de ce livre où tout est, à la fois, double et en creux, à prendre dans tous les sens. <br /><p></p><p></p><p><i><a href="https://www.editionsdo.fr/avec-mon-stylo-%C2%B7-sans-son-stylo" target="_blank">Éditions DO,</a> 2024, 180 pages. <br /></i></p><p>* Dans la liste des livres du même auteur, on trouve des titres de <b>Philippe Annocque</b> (mais cela reste entre nous), un auteur toujours en recherche de concepts littéraires. Cherchez dans ce blog les autres chroniques en tapant Annocque dans "Rechercher". </p>Marie M.http://www.blogger.com/profile/12143231695260220261noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6124703913581257208.post-61910880844853419592024-01-29T13:20:00.003+01:002024-01-29T15:42:17.768+01:00La fille qui murmure à l'oreille des animaux<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhyYSnGLPNNLFFprta69QWRfoldSo8CfKVs2WaVXc4Myvu39OioD2Zfh7ev2n8cZ6SiLmdVjmhr8LUQ-iyfL_i6Yd9W0Kn6ji7EYiONdnCpAwqze9Muj1mw0aZtRyqelE6IXNvlsJ_mWq9JOHuOKPJh4ORvWzF3d-WzHRydsACaxYE-8tUC2cjo-mTvFImv/s784/markus.jpg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="784" data-original-width="560" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhyYSnGLPNNLFFprta69QWRfoldSo8CfKVs2WaVXc4Myvu39OioD2Zfh7ev2n8cZ6SiLmdVjmhr8LUQ-iyfL_i6Yd9W0Kn6ji7EYiONdnCpAwqze9Muj1mw0aZtRyqelE6IXNvlsJ_mWq9JOHuOKPJh4ORvWzF3d-WzHRydsACaxYE-8tUC2cjo-mTvFImv/s320/markus.jpg" width="229" /></a></div><b>Virginia Markus</b> est une jeune militante animaliste. <br />Dans ce récit sur son expérience, notamment au sanctuaire suisse des animaux de l'association Co&xister, elle parle avec passion de la sensibilité des animaux et du lien étroit qu'elle a réussi à tisser avec eux. <br />Le titre, <i>Ce que murmurent les animaux</i>, fait référence à son rapport étonnant car extrêmement proche et sensible des animaux. En effet, elle est capable de comprendre leur langage, d'entrer en communication avec eux et parfois de recevoir leurs messages en rêve. <br />Elle raconte avec talent le comportement d'animaux d'élevage (veaux, vaches, cochons, lapins, couvées... dont une poule incroyable !) qu'elle a sauvé de l'abattoir, leur résilience quand ils ne sont plus soumis à des conditions de vie effroyables, leurs capacités exceptionnelles. Non seulement, elle leur apporte beaucoup mais elle apprend et grandit aussi à leurs côtés.<p></p><p></p><blockquote><p>Les animaux m'ont appris la naissance et la mort, l'amour, la joie, la tristesse et la colère. Les côtoyer m'en apprend autant sur eux que sur les rapports entre humains. Et sur moi. À leurs côtés, j'ai appris à percevoir la vie avec davantage d'ouverture, d'humilité et de confiance. Par-dessus tout, ils m'ont amenée à faire fi des étiquettes pour apprendre à connaître autrui au travers du filtre du cœur. Pour porter leur voix au mieux, il a fallu dépasser les clivages.<br /></p></blockquote><p>En effet, elle réussit à transmettre un message sensible de notre façon de vivre avec, ou plutôt d'exploiter, les autres êtres vivants. Elle accompagne également des éleveurs qui souhaitent se reconvertir. <br />Un petit livre puissant, et vraiment impressionnant, qui change le regard.<br /></p><p><i>Bayard, 2024, 140 pages.</i><br /></p>Marie M.http://www.blogger.com/profile/12143231695260220261noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6124703913581257208.post-6292295828915819032024-01-16T13:25:00.003+01:002024-01-16T13:25:30.739+01:00Restons lucidesVous êtes éco-anxieux, voire politico-anxieux ? C'est terrible, mais ça
pourrait être pire : vous pourriez être dans le déni. Donc vous êtes
lucides, ce qui est normal et légitime. C'est le signe d'une bonne santé
mentale dans un monde qui ne tourne pas rond. Mais comment faire face
et vivre avec sa peur, sa colère, sa tristesse, sa culpabilité ?<br />Dans <i>Vivre avec <strike>l'éco-anxiété</strike> l'éco-lucidité</i>, <b>Tanguy Descamps</b> et <b>Maxime Ollivier</b> * proposent une multitude de pistes pour réagir (comme le veut cette collection <i>Je passe à l'acte</i> des éditions Actes Sud). <i><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjGO4kbI_dlavouKv42O9ok7wwmP9Du9it92dfBPzLra_5ga8tr4cJkGwssEtfkdn06x22Mp9W4uFQcrNZxLbxLHFTTuO1S3DKRxnJAqtXptQuwEHVLAQkBV_ObNcQN71wi9294set7dQMxzbX2qQpTL1N5tI3ORc30s4JFyM40kdEnx1j0JEFpOgj0RKGy/s808/e%CC%81colucide.jpg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="808" data-original-width="595" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjGO4kbI_dlavouKv42O9ok7wwmP9Du9it92dfBPzLra_5ga8tr4cJkGwssEtfkdn06x22Mp9W4uFQcrNZxLbxLHFTTuO1S3DKRxnJAqtXptQuwEHVLAQkBV_ObNcQN71wi9294set7dQMxzbX2qQpTL1N5tI3ORc30s4JFyM40kdEnx1j0JEFpOgj0RKGy/s320/e%CC%81colucide.jpg" width="236" /></a></div></i><br />Leur message est : "<i>Nous sommes éco-lucides, politico-anxieux et ultra-motivés</i>." <br />Alors comment s'y prendre ? <br />Ils répondent en 5 chapitres, croquis à l'appui : Pourquoi, Se préparer, Se lancer, Tenir bon, Et après.<br />Pour ne pas céder au fatalisme ou au défaitisme, il faut garder l'équilibre entre le trop et le pas assez écologique dans un monde qui ne l'est pas du tout. On peut réfléchir à notre façon de faire (et notamment de consommer) différemment pour que cela ait du sens. Par exemple, on peut voyager, mais autrement. Il faut aussi trouver de la joie dans notre quotidien, et transformer ou réveiller notre énergie.<br />Pour résumer, ce livre est un outil, un accompagnement bienveillant pour rester lucide sans céder au désespoir mais avec de l'espérance. <br />Aussi éclairant que convaincant !<i> </i><div class="separator"><i> </i></div><div class="separator"><i>Actes Sud, collection Je passe à l'acte, 2024, 64 pages</i>, avec des illustrations didactiques d'Orégane Plailly.</div><div class="separator"> </div><div class="separator">* Tanguy Descamps et Maxime Ollivier ont également coordonné l'ouvrage très inspirant <i><a href="https://lavistextueldemariem.blogspot.com/2024/01/leffet-bascule.html" target="_blank">Basculons ! dans un monde vi(v)able</a></i>. <br /></div>Marie M.http://www.blogger.com/profile/12143231695260220261noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6124703913581257208.post-62150640189576957272024-01-15T15:28:00.006+01:002024-01-15T20:41:58.672+01:00L'effet bascule<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhqnUm0wyTT6607PkuqJ3oGMdiT1M1fISNj_iwBoT6CADMj9vFItSOuMnpuqBqgYXfsylnnTwH9qEcwMZIy8ZDHpLKfa4GND0oF5h1wofViDr3eG-Hfwf594eqZ256qosL2uNudzATyEi5p3eOyUs6ygHWezBHVmqmV2eHSnOrJoUy8Z_g-plKz16kMo9x7/s3722/Basculons.jpg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="3722" data-original-width="2658" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhqnUm0wyTT6607PkuqJ3oGMdiT1M1fISNj_iwBoT6CADMj9vFItSOuMnpuqBqgYXfsylnnTwH9qEcwMZIy8ZDHpLKfa4GND0oF5h1wofViDr3eG-Hfwf594eqZ256qosL2uNudzATyEi5p3eOyUs6ygHWezBHVmqmV2eHSnOrJoUy8Z_g-plKz16kMo9x7/s320/Basculons.jpg" width="229" /></a></div><i>Basculons ! Dans un monde vi(v)able</i> se lit de la première à la dernière page avec grand intérêt.<br />L'ouvrage
collectif est coordonné par Tanguy Descamps et Maxime Ollivier. Il rassemble les témoignages d'une trentaine de jeunes de la génération
Climat habités par l'envie d'agir. Chacun raconte comment, à
sa façon, il ou elle a « basculé », c'est-à-dire pris conscience
et pris acte, pour s'engager car réussir sa vie dans un monde qui la
détruit n'a aucun sens pour eux. <br />Inquiets, indignés, révoltés,
graves, lucides, mais surtout pleins d'énergie et d'espoir, ils ont
la rage de vivre et de construire en commun de nouveaux systèmes
pour un monde meilleur, viable et vivable. <br />Ils sont en quête de
sens, regardent l'avenir en face et pensent « collectif ».<br />En parallèle, des acteurs écologistes des générations précédentes
portent un regard sur leurs valeurs et engagements. <br />Avec de
nombreuses pistes et ressources pour réfléchir et s'inspirer.<br />Concret, joyeux et incitatif : c'est l'effet bascule.
<p></p><p style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;"><span style="color: black;"><i>Actes
Sud,
2022, 304 pages, avec d</i></span><i>es illustrations de Romane Rostoll. (voir aussi les <a href="https://www.actes-sud.fr/catalogue/nature-et-environnement/basculons-cahier-militant" target="_blank">vidéos sur le site</a>)</i></p><p style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;"><i> </i><span style="color: black;"><b>Cette chronique (à peine modifiée) est initialement parue dans le n°36 du magazine <i>Sans Transition !<br /></i></b></span></p>
<p><style type="text/css">P { margin-bottom: 0.21cm }</style></p>Marie M.http://www.blogger.com/profile/12143231695260220261noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6124703913581257208.post-3969116841082848662024-01-09T16:36:00.001+01:002024-01-09T16:36:28.353+01:00Sa vie est un roman<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh65kBwq5iEkr-f-w3YInOByZ0AZg1IYwKUl2CIjr1DMHLWKHXjLG-jkebqym6YDMe5djW8eSppVGo9TjgU181pBJtNhy6KMeCqvNJqO01VvfL7TEO6S4y0YAePIygCMSZ3L2Nl7sMtnnSLtronTPjIGDxFCJyfW4hFrW5DmzmzcjWDEWVCDMUVtyv6_CME/s322/lodge.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="322" data-original-width="220" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh65kBwq5iEkr-f-w3YInOByZ0AZg1IYwKUl2CIjr1DMHLWKHXjLG-jkebqym6YDMe5djW8eSppVGo9TjgU181pBJtNhy6KMeCqvNJqO01VvfL7TEO6S4y0YAePIygCMSZ3L2Nl7sMtnnSLtronTPjIGDxFCJyfW4hFrW5DmzmzcjWDEWVCDMUVtyv6_CME/s320/lodge.jpg" width="219" /></a></div><i>Réussir, plus ou moins</i> est la troisième partie de l’autobiographie de l'écrivain anglais <b>David Lodge</b>, des années 1992 à 2020. <br />Après <i>Né au bon moment </i>(de sa naissance en 1935 jusqu'en 1975) et <i>La chance de l'écrivain</i> (de 1976 à 1991), il nous ouvre les coulisses de sa vie et son œuvre, qu'il s'agisse de ses essais, romans, pièces de théâtre ou adaptations. Il est notamment connu pour <i>Thérapie</i>, <i>Pensées secrètes</i>, <i>Les Quatre vérités</i>, <i>Nouvelles du Paradis</i>, <i>L'art de la fiction</i>...<br />Il raconte donc ses réussites, mais aussi ses difficultés, notamment pour monter des pièces de théâtre ou des séries télévisées, avec les bons acteurs, les bons réalisateurs, etc.<br />De nature inquiète et pessimiste, mais aussi plein d'humour, il est d'une grande franchise avec lui-même et n'hésite pas à égratigner les autres au passage. <br />Il raconte donc, au fil de ces années, d'où lui sont venues ses idées, ce qui l'a inspiré (comment il se sert de ses névroses), s'il s'agissait de commandes, de collaborations, si le succès était ou pas au rendez-vous, et pourquoi. <br />Il y a aussi les voyages, les invitations, les récompenses, et sa vie personnelle, dont il fait un roman. <br /><p></p><p><i>Rivages, 2023, 284 pages.</i><br /></p>Marie M.http://www.blogger.com/profile/12143231695260220261noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6124703913581257208.post-604089106528404442023-12-24T17:41:00.001+01:002023-12-24T17:57:01.230+01:00Où est le bonheur ?<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhuFx9IegXmdKjUw77VexPR8UfhKV73AnengvIdk5GTShCCxdPB7yVb8FD-t09FmVqq6dcZGU2qlzNc6D3NO1cnZx9OweI5-UM9plEmLPIESYan5yn381mDOTcui6p86jazqzDHXLEZV13_XBhm6ArXqDkXZOUVWx1Lu-zXhbVvvHp8X6E4ziaNi7B7fOjO/s798/andre%CC%81.jpg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="796" data-original-width="798" height="319" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhuFx9IegXmdKjUw77VexPR8UfhKV73AnengvIdk5GTShCCxdPB7yVb8FD-t09FmVqq6dcZGU2qlzNc6D3NO1cnZx9OweI5-UM9plEmLPIESYan5yn381mDOTcui6p86jazqzDHXLEZV13_XBhm6ArXqDkXZOUVWx1Lu-zXhbVvvHp8X6E4ziaNi7B7fOjO/s320/andre%CC%81.jpg" width="320" /></a></div><p><i>Quelqu'un a vu le bonheur ?</i> est un recueil de textes de Christophe André parus dans l’hebdomadaire <i>Le 1</i>, avec des illustrations de Pascal Lemaître. <br />Comme l'écrit Éric Fottorino dans son avant-propos : "Pas de grande leçon, pas de grands principes chez Christophe André". <br />Non, le psychiatre nous parle de ces moments où nous risquons de passer à côté du bonheur parce que nous sommes trop impatients, exigeants, sous pression, alors que nous devrions renoncer et savourer. Respirer. <br />Ne rien faire. (Pas si facile)<br />Il nous explique aussi pourquoi notre cerveau résiste au changement, pourquoi nous restons inertes vis-à-vis de l'urgence climatique ou pourquoi nous sommes impuissants à lutter contre les techniques marketing sophistiquées pour nous faire surconsommer : dépenser pour dé-penser... Alors que consommer ne nous rend pas plus heureux.<br />Il nous éclaire aussi sur ce qu'est la méditation de pleine conscience — une présence au monde, et non une absence (ou un truc de sectes ou de gens perchés) — et ses bienfaits : une meilleure attention, une meilleure concentration (surtout face aux distractions et à la dispersion), des émotions négatives qui s'éloignent plus rapidement en les analysant ou en les observant.<br />Il met le doigt sur nos anxiétés quotidiennes et comment lutter, mieux traverser les crises qui nous guettent.<br />Et pour finir, il nous propose une méthode pour prendre de bonnes résolutions et les tenir.<br />Une invitation à s'arrêter et réfléchir.<br />Idéal en cette période de l'année !<br /></p><p></p><p><i>Éditions de l'Aube et Le 1, 2023, 144 pages.</i><br /></p>Marie M.http://www.blogger.com/profile/12143231695260220261noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6124703913581257208.post-39718149792241455262023-12-08T15:42:00.005+01:002023-12-08T15:56:18.820+01:00Les zones d'ombre du Japon <p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiQDz0_6Ce3TzCMQNqmHYIdQxp2qK9tr8l3L6TWPbYmSkcWgp5D17gvWwNgU74UFRZf6wdDNbnswufLrduaUh5aF2NujZvg4LjAbKa9cdhqaYuPxJp_wp4g7oH-xe2HkRAzShYdE0RLZrP85p_eWBt4FWF9uBmwHOdxD5yduJEwitujz7xehExCFFFMv07N/s2421/Japon%20Face%20cachee%20perfection-crg.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="2421" data-original-width="1654" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiQDz0_6Ce3TzCMQNqmHYIdQxp2qK9tr8l3L6TWPbYmSkcWgp5D17gvWwNgU74UFRZf6wdDNbnswufLrduaUh5aF2NujZvg4LjAbKa9cdhqaYuPxJp_wp4g7oH-xe2HkRAzShYdE0RLZrP85p_eWBt4FWF9uBmwHOdxD5yduJEwitujz7xehExCFFFMv07N/s320/Japon%20Face%20cachee%20perfection-crg.jpg" width="219" /></a></div>Tout est dit dans le titre de cet essai extrêmement instructif : <i>Japon. La face cachée de la perfection</i>. Car bien sûr, ce pays où il fait bon vivre a aussi ses zones d'ombre.<br /><b>Karyn Nishimura-Poupée</b>, journaliste installée au Japon depuis plus de vingt ans, connait comme sa poche ce pays qu'elle aime et où elle a fondé une famille. (lire aussi la chronique sur un de ses livres précédents sur <i><a href="https://lavistextueldemariem.blogspot.com/2015/05/les-japonais-tels-quils-sont.html" target="_blank">Les Japonais</a></i>)<br />En tant que journaliste, elle s'intéresse depuis longtemps aux douleurs cachées, aux peines et tourments. Elle a enquêté sur des centaines de sujets et nous fait part de son point de vue, avec des exemples édifiants à l'appui. <br />Elle décortique ainsi, avec une grande précision, les travers
de la vie politique, commerciale, journalistique, judiciaire, éducative, culturelle, etc. Sans oublier la place et la vie des femmes, des LGBTQIA+, des enfants, des personnes âgées, des étrangers... <br />Si la pression sociale permet que tout fonctionne très bien, les fonctionnements particuliers du Japon génèrent aussi des dérives,
voire des failles énormes. C'est le revers de la médaille. <br /> Il y a notamment cette particularité — une règle de vie — où personne ne doit se distinguer, sous peine d'être mis au ban de la société. Du coup, rares sont ceux qui sortent du lot, osent contredire, protester ou bousculer l'ordre établi. <br />Chacun joue son rôle sans improvisation et sans exprimer son avis personnel : les consignes sont scrupuleusement suivies. Cela entraîne un risque de déshumanisation de la société où tout est trop normé et figé.<br />Autant dire que Karyn Nishimura-Poupée met un grand coup de pied dans la fourmilière. Elle court d'ailleurs le risque, en s'exprimant de la sorte, de se voir ostracisée. Mais c'est son rôle de journaliste d'informer, de prendre du recul et de critiquer. Bravo ! <br /><p></p><p><i>Éditions <a href="https://www.tallandier.com/livre/japon-la-face-cachee-de-la-perfection/" target="_blank">Tallandier,</a> 2023, 352 pages.</i></p><p><a href="https://lavistextueldemariem.blogspot.com/2015/05/les-japonais-tels-quils-sont.html" target="_blank"><i>Les Japonais</i></a>, éditions Tallandier, Collection Texto, 2012, 664 pages.<br /></p>Marie M.http://www.blogger.com/profile/12143231695260220261noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6124703913581257208.post-69025899289423019902023-10-26T11:22:00.002+02:002023-10-26T13:56:58.861+02:00Tutoyer un cosmos<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgv8MsPa_lIxEwrZRpAyW77uKhwGXYYsUEM4iysf8BUTmhW2HsGKJSyLw6609czp5BhU7VTK70M18aN0y-gjNk5QTZo8_1k92ElVJH6xpsZ_hB33rP6moKLfFO3yKQQpIurfzL_FmP1WfqXMwtx8l7yFeCe_Z2hsRgv4U2eMGvrPt9RimdBlN0bMS9nmHJt/s774/cabanis.jpg" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="774" data-original-width="516" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgv8MsPa_lIxEwrZRpAyW77uKhwGXYYsUEM4iysf8BUTmhW2HsGKJSyLw6609czp5BhU7VTK70M18aN0y-gjNk5QTZo8_1k92ElVJH6xpsZ_hB33rP6moKLfFO3yKQQpIurfzL_FmP1WfqXMwtx8l7yFeCe_Z2hsRgv4U2eMGvrPt9RimdBlN0bMS9nmHJt/s320/cabanis.jpg" width="213" /></a></div><i>Tutoiements</i>, de <b>Daniel Cabanis</b>, est un recueil étonnant comme savent en faire les éditions Louise Bottu : ludique et poétique. <br />Il s'agit d'un portrait, fantaisiste et en creux, en 90 petits chapitres d'une page chacun. <br />Chaque page, d'où le titre <i>Tutoiements</i>, commence par "Tu as un nom" ou "Tu as un don" ou "Tu as un fourre-tout" et ne nous en apprend pas vraiment davantage sur le (ou les) personnage(s) mais nous emmène dans un univers absurde, mais pleins de jeux de mots décortiqués, de références et d'humour, comme autant de surprises.<br />On retrouve cette fantaisie dans la forme puisque les chapitres sont présentés à l'italienne, comme des tableaux (l'auteur est également plasticien), ce qui oblige à tenir le livre à l'horizontale (à moins de risquer un torticolis). Ces formats "paysage", comme on dit en peinture, sont autant d'antiportraits. <br />Chaque page est donc parfaitement rectangulaire. Je n'ai pas compté mais le nombre de lignes est identique à chaque page et semble cadré au signe près. <br />Un petit bijou d'originalité et de virtuosité.<p></p><p><i>Éditions Louise Bottu, 2023, 98 pages.</i><br /></p>Marie M.http://www.blogger.com/profile/12143231695260220261noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6124703913581257208.post-85067706219704106312023-10-26T11:15:00.002+02:002023-10-26T13:45:36.710+02:00L'eau, source de vie<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh-1aCNbi540Ly_b1y7IEMiimJt56mdnsL7VhM1QmfSriKVCXcdR_H_XeiLSirRni0AP0ELcYCu5L8p7KoqsanH44bDWLo0dnDpqZC6tAt-XLjloiWYhUscUOc4RwsP8cIGeHdu3R2CL4rxAb-sCq0qBiZ9jb8fWtBlmmAslLRGIDRVwnS4k9gSYqNLInmh/s1600/lamarque.jpg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1017" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh-1aCNbi540Ly_b1y7IEMiimJt56mdnsL7VhM1QmfSriKVCXcdR_H_XeiLSirRni0AP0ELcYCu5L8p7KoqsanH44bDWLo0dnDpqZC6tAt-XLjloiWYhUscUOc4RwsP8cIGeHdu3R2CL4rxAb-sCq0qBiZ9jb8fWtBlmmAslLRGIDRVwnS4k9gSYqNLInmh/s320/lamarque.jpg" width="203" /></a></div>L'essai, <i>L'humanité a soif et les baleines boivent la tasse</i>, de <b>Thibault Lamarque</b> est petit par la taille, mais concret, complet et immense par le sujet. <br />En effet, l'eau, c'est la vie. Or, tout le monde n'a pas pris conscience encore des enjeux de ce bien commun, cet élément vital pour l'humanité et la planète, qui commence à manquer à certains endroits du monde et de nos régions.<br />Lors de son parcours professionnel et militant, l'auteur est passé par Veolia, Alter Eco puis a fondé <a href="https://www.castalie.com/" target="_blank">Castalie</a>, une entreprise qui commercialise des fontaines à eau éco-conçues et reliées au réseau d'eau courante. Il a également lancé le <a href="https://www.mediapart.fr/journal/dossier/france/podcast-la-releve" target="_blank">podcast <i>La Relève</i></a> qui témoigne de volontés de faire bouger nos modes de vie.<br />Il s'est donc notamment interrogé sur les questions environnementales d'eau potable et la diminution du plastique à usage unique. <br />Cet essai est extrêmement documenté et précis. Il propose des solutions pour modifier nos habitudes, parfois totalement aberrantes quand l'abondance d'eau potable n'est plus une évidence (surtout lorsqu'elle sert pour les chasses d'eau des toilettes, par exemple).<br />Certaines habitudes alimentaires sont également issues de cultures ou d'élevages trop voraces en eau.<br />Dans le premier chapitre, Thibault Lamarque revient sur les origines de l'eau et comment elle arrive jusqu'à nous, parfois polluée par l'agriculture et l'industrie. Bien sûr, les rivières et les mers souffrent également de nos techniques polluantes.<br />Dans le deuxième chapitre, il passe en revue les différentes utilisations de l'or bleu : pour l'agriculture, l'industrie, mais aussi pour notre consommation quotidienne et nos loisirs.<br />Enfin, dans le troisième chapitre, il aborde les enjeux politiques et géopolitiques de l'eau.<br />Loin d'être éco-anxiogène, cet essai essentiel est écrit sur un ton alerte et sans fioritures. Il alerte, fait prendre conscience de nombreuses informations et change nos préjugés. Il ne reste plus qu'à agir au quotidien et changer le monde ! Car les petites gouttes d'eau font les grands ruisseaux.<p></p><p><i><a href="https://novice-editeur.com/lhumanite-a-soif-et-les-baleines-boivent-la-tasse/" target="_blank">Éditions Novice</a>, 2023, 126 pages.</i><br /></p><p>Lire aussi le numéro spécial du magazine<i> <a href="http://www.sans-transition-magazine.info/product/3011" target="_blank">Sans Transition !</a></i> pour repenser nos usages et la gestion de l'eau.</p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgYqlFUgVpONV81VleGI7Um-l-lwKRWohcKPnmmSwLoqkOo9Op59rtJi4BNUbUYX_s7VlGmM3zlSr07y6RCEDfBZ-shhMFSzPjkuWTKYgJ0WEziQcALKGWMFT1ICzgw9w8l8BbIqxI_QQBWV9Y3dXEUTQL3k5C_y2TmAaQ3iEvKCw5u-hQLuIfJPma4uint/s1088/ST%20eau.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1088" data-original-width="948" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgYqlFUgVpONV81VleGI7Um-l-lwKRWohcKPnmmSwLoqkOo9Op59rtJi4BNUbUYX_s7VlGmM3zlSr07y6RCEDfBZ-shhMFSzPjkuWTKYgJ0WEziQcALKGWMFT1ICzgw9w8l8BbIqxI_QQBWV9Y3dXEUTQL3k5C_y2TmAaQ3iEvKCw5u-hQLuIfJPma4uint/w349-h400/ST%20eau.jpg" width="349" /></a></div><br /><p></p>Marie M.http://www.blogger.com/profile/12143231695260220261noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6124703913581257208.post-7758920572889604132023-10-24T09:52:00.001+02:002023-10-24T09:54:09.782+02:00Frontières sensibles<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgySnwA8wAumBO7F1mgl53DObZv5RxBMc5GV_W5_LcfR0x4eWNrspuhy0U5ZvsIS4RvLQoUZ6TiFF2j79Y3QsLXkVaC6O1Y8iznZNT46SOq68XfWe-F16SK7FMwXljbhLnkq6QDDv3yfgziiXLq6JOTuRXT6OkadgsPWNX2JCjPvcIm15apMuMxl_WXMu09/s630/dimitriou.jpg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="630" data-original-width="420" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgySnwA8wAumBO7F1mgl53DObZv5RxBMc5GV_W5_LcfR0x4eWNrspuhy0U5ZvsIS4RvLQoUZ6TiFF2j79Y3QsLXkVaC6O1Y8iznZNT46SOq68XfWe-F16SK7FMwXljbhLnkq6QDDv3yfgziiXLq6JOTuRXT6OkadgsPWNX2JCjPvcIm15apMuMxl_WXMu09/s320/dimitriou.jpg" width="213" /></a></div><i>Dieu leur dit</i> de <b>Sotiris Dimitriou</b> se déroule sur un chantier de construction d'une maison en Grèce, tout près de la frontière albanaise. <br />La pluie contraint à cesser le travail. <br />Les ouvriers en profitent pour boire, manger, chanter, bavarder, s’engueuler, régler leurs comptes, se confier, entre remords et aveux. <br />Les souvenirs poignants d'exils, de drames, de peines... sont entrecoupés de chansons populaires et de visites de gens de passage qui cherchent un abri. <br />La langue est chantée, parlée, dans un sabir étonnant qui nous plonge littéralement, et sur le vif, dans cette ambiance masculine et rurale de travailleurs manuels, maçons ou manœuvres, et de musiciens. <br />C'est à la fois un documentaire sur le quotidien d'un chantier et l'histoire de cette région frontalière et pauvre de l'Épire, à travers sa langue prodigieusement restituée par la traductrice <b>Marie-Cécile Fauvin</b>. <br />Insolite et remarquable.<br /><p></p><p><i>Quidam éditeur, 2023, 128 pages.</i><br /></p>Marie M.http://www.blogger.com/profile/12143231695260220261noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6124703913581257208.post-45059266364419385272023-10-20T13:37:00.000+02:002023-10-20T13:37:05.071+02:00Sans police ni prison<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgCXJhYoUyvd7cTYOcwOoSZGCqeGPHO82BR8pgTzNfNGhHCQuiajXS0RJFf7YpQla4zw--GC7kxuYDFMWOiZrL-T3dHe1D6cEWYRLZDkot4GHwEhpFbdnR8sOYlgz5FbxDj0UqaraG40ZdVNAgEK1d6mmOa72-gb7--Jn_Irp444vpnKgYQXVAQMLsWIrw_/s2362/kaba.jpg" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="2362" data-original-width="1417" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgCXJhYoUyvd7cTYOcwOoSZGCqeGPHO82BR8pgTzNfNGhHCQuiajXS0RJFf7YpQla4zw--GC7kxuYDFMWOiZrL-T3dHe1D6cEWYRLZDkot4GHwEhpFbdnR8sOYlgz5FbxDj0UqaraG40ZdVNAgEK1d6mmOa72-gb7--Jn_Irp444vpnKgYQXVAQMLsWIrw_/s320/kaba.jpg" width="192" /></a></div><b>Mariame Kaba</b> est une autrice américaine, éducatrice et <span class="category">militante qui </span> lutte pour l'abolition de la police et de la prison<span class="category">. </span>Elle défend en particulier les
personnes marginalisées — notamment les Noirs qui peuvent être tués d'une balle dans le dos ou
par erreur lorsque la police se trompe de maison. Ils doivent faire face à la violence policière
et carcérale tous les jours, de façon banalisée et quotidienne.<br /><b>Mariame Kaba</b> est spécialisée dans les questions sur la<span class="category"> fin de la
violence, le démantèlement du complexe industriel carcéral, la justice
transformatrice et le soutien au leadership des jeunes.</span> Cela peut, à première vue, inquiéter et faire redouter le chaos.<br />Or, l'autrice explique dans cet essai, <i>En attendant qu'on se libère</i> : <i>vers une justice sans police ni prison</i>, son engagement<span class="category"> pour l’abolition de la police
et de la prison en s'appuyant sur </span>des entretiens<span class="category"> et </span>des articles qu'elle a notamment publié sur son blog<span class="category">. En effet, </span>les abolitionnistes
pensent que le système actuel ne
peut être modifié ou réformé, mais qu'il doit être totalement supprimé. Car pour Mariame Kaba, la police et la prison ne sont pas les seules solutions aux problèmes de violence.<br />Elle revient sur l’histoire de la prison et des mouvements abolitionnistes, et prône d’autres
ressources comme l’entraide, l’écoute et la solidarité, c'est-à-dire une justice
réparatrice et transformatrice. Elle démontre à<span class="category"> quoi cette justice ressemblerait et comment il faudrait l’appliquer en cas de viols ou de meurtres, par exemple.</span> Pour cela, il faudrait être prêt à
remettre en question toutes les logiques d’oppressions. <br /> Elle propose des orientations. Par exemple, ce que les auteurs de dommages devraient faire pour assumer la
responsabilité de leurs actes ; les efforts
préventifs à mettre en œuvre pour limiter les dommages interpersonnels au lieu de
recourir à des mesures punitives ; plaider en faveur de
réparations pour les victimes de violences policières ; rediriger les
ressources de la police vers les programmes sociaux (santé mentale,
écoles, soins...) ; appliquer diverses stratégies pour éloigner
les gens du système pénal punitif et favoriser une justice
transformatrice ou réparatrice, etc.<br />Ces projets peuvent paraître utopiques mais des initiatives existent déjà dans des communautés de grandes villes
américaines, dont Chicago. <br />Une justice réparatrice et transformatrice est donc tout à fait réalisable (mais bon, il y a des progrès à faire...).<br /><p></p><p><i>Éditions <a href="https://www.horsdatteinte.org/" target="_blank">Hors d'Atteinte</a>, 2023, 380 pages. </i></p><p>D'autres livres de cette excellente <a href="https://www.horsdatteinte.org/" target="_blank">maison d'édition</a> <a class="mkhb-textbox-el__link ">féministe de fiction et de non-fiction où s’arment les luttes émancipatrices d’aujourd’hui et de demain (installée à Marseille)</a> : <br />- <a href="https://lavistextueldemariem.blogspot.com/2020/08/lami-noir-et-autres-mythes-post.html" target="_blank"><i>Le Dérangeur. Petit lexique en voie de décolonisation</i></a>.<br />- <span style="color: black;"><i><span style="font-weight: normal;"><a href="https://lavistextueldemariem.blogspot.com/2022/12/des-femmes-dans-la-violence-politique.html" target="_blank">On ne va pas y aller avec des fleurs</a></span>. Violence politique : des
femmes témoignent</i></span><br />- <i><a href="https://lavistextueldemariem.blogspot.com/2023/09/les-ecrivaines-effacees-depuis-le-moyen.html" target="_blank">Ces grandes effacées qui ont fait la littérature</a>.</i></p>Marie M.http://www.blogger.com/profile/12143231695260220261noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6124703913581257208.post-188847491237321052023-10-19T13:35:00.007+02:002023-10-20T12:24:32.913+02:00Forniés formidable !<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjg5DDah2GObhYU0WrSEGnTNNgpG9Asitfh7Xwbyd3Y6IsNRq75dLavvA_afG3YAMCRuOv4J4ZpPjZ_FPkL0RfdlpVpSTGifYZ2Fc3KX191zuacV0Fextd_7pXlWOD8amAuVrmmPqYokqeD1aKK5iRVvCMLXY1d44i-li_7AyN2gjryCtNhk65YJRem0x_t/s4032/roberto.jpg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="4032" data-original-width="3024" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjg5DDah2GObhYU0WrSEGnTNNgpG9Asitfh7Xwbyd3Y6IsNRq75dLavvA_afG3YAMCRuOv4J4ZpPjZ_FPkL0RfdlpVpSTGifYZ2Fc3KX191zuacV0Fextd_7pXlWOD8amAuVrmmPqYokqeD1aKK5iRVvCMLXY1d44i-li_7AyN2gjryCtNhk65YJRem0x_t/s320/roberto.jpg" width="240" /></a></div><p><b>Roberto Forniés</b> a rassemblé de ses 54 formidables récits et nouvelles dans le recueil <i>Les chemins de trébuche</i>.<br />Formidables parce qu'inattendus, comiques ou dramatiques, réalistes ou loufoques, durs ou tendres, mais toujours poignants ou percutants. <br />Dans la lecture d'un recueil, il est parfois difficile d'enchaîner les nouvelles. Souvent, une pause est nécessaire entre chacune d'elles. <br />On attend un peu. <br />On laisse infuser. <br />On prend le temps de savourer, ou de s'en remettre, de souffler, voire de revenir un peu en arrière... et surtout parce que ces 54 mini histoires de deux à trois pages chacune représentent une prodigieuse et foisonnante inventivité.<br />Une lecture à déguster à petites gorgées !</p><p>Le dessin de la couverture est de Luc Bannes, bien sûr !<br /></p><p></p><p><i>Livre autoédité, 2023, 200 pages, 13 euros dans les librairies autour du Ventoux ou directement auprès de l'auteur (roforal@gmail.com)</i></p>Marie M.http://www.blogger.com/profile/12143231695260220261noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6124703913581257208.post-64288981496355146792023-10-18T20:45:00.004+02:002023-10-26T13:46:36.995+02:00Le pèlerinage mythique des Saintes-Maries<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg2JJc5VcbAbhKS1bbCO1YHXpDZC7DFJgSx2DT1oZQvEGINaJeyroVAQTCF-R9_02fY34iruLnISnEOqtOVSlbsKgJ4ZmEUdYNH-7X-1nredCqDydpiZNcjFdNTzWr6XspoI9FtNnk2Jsbd2fORgpgD1LVD-adzAfzWbMDwthAaDOBaBoMQoXX2X2oSIBmM/s890/lumie%CC%80res.jpg" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="890" data-original-width="598" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg2JJc5VcbAbhKS1bbCO1YHXpDZC7DFJgSx2DT1oZQvEGINaJeyroVAQTCF-R9_02fY34iruLnISnEOqtOVSlbsKgJ4ZmEUdYNH-7X-1nredCqDydpiZNcjFdNTzWr6XspoI9FtNnk2Jsbd2fORgpgD1LVD-adzAfzWbMDwthAaDOBaBoMQoXX2X2oSIBmM/s320/lumie%CC%80res.jpg" width="215" /></a></div><p>Une <a href="https://www.rencontres-arles.com/fr/expositions/view/1478/lumieres-des-saintes" target="_blank">remarquable exposition</a> — parmi tant d'autres tout aussi passionnantes — avait lieu lors des dernières Rencontres de la photographie d'Arles de 2023 : <i>Lumières des Saintes</i>. (Elle peut à nombreux égards être rapprochée de celle présentée au Mucem de Marseille du 10 mai au 4 septembre 2023 : <i><a href="https://www.mucem.org/programme/exposition-et-temps-forts/barvalo" target="_blank">Barvalo</a></i>, sur les Roms, Sinti, Manouches, Gitans, Voyageurs...)<br />Il s'agissait de retracer une histoire photographique du pèlerinage qui se déroule tous les ans aux Saintes-Maries-de-la-Mer,
où Gitans, Manouches, Roms et Voyageurs de France et d’Europe viennent honorer
sainte Sara. <br />Dès le XIXe siècle, de nombreux photographes, ethnographes, ou proches de ces populations immortalisent ces retrouvailles qui sont également le lieu d’expressions sociales, religieuses ou artistiques : danse, chant et musique. <br /><b>Ilsen About</b>, chargé de recherche au CNRS, historien spécialiste des circulations et des sociétés roms et tsiganes
en Europe de l’ouest, est l'auteur du magnifique livre édité en regard de l'exposition : <i>Lumières des Saintes</i>. <i>Le pèlerinage des Gitans aux Saintes-Maries-de-la-mer : une histoire photographique. </i><br />Il revient sur les origines de ce pèlerinage et la fascination qu’il exerce. Il explore les composantes et l’évolution de la
relation entre photographes et modèles, dans un contexte historique
marqué par l’exclusion. Les
photographes sont parfois accusés de profiter d'une identité bafouée :
"Les Gadjé nous aiment en photo". À partir des années 70 puis des années
90, des reportages visent à lutter contre les discriminations et à
dénoncer les conditions réservées aux Voyageurs.<br />Sont ensuite présentés une vingtaine de portfolios de grands noms de la photographie, comme Lucien Clergue, Sabine Weiss, Erwin Blumenfeld, Jean Dieuzaide ou
Martine Franck, mais aussi des anonymes issus des communautés gitanes. Les photographies du prêtre militant André Barthélémy sont particulièrement touchantes : les sourires sincères révèlent la complicité et l'amitié réciproque.<br />Superbe ouvrage et respectueux hommage.<br /></p><p></p><p><i><a href="https://www.editionstextuel.com/livre/lumieres_des_saintes" target="_blank">Éditions Textuel</a>, 2023, 20 x 30 cm, 192 pages.</i></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><i><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjZwpF7QaBMUf4Fduv_fjHPBFxHOTo0T0igsrW7e0DJxvTxj4Fy3Rg4AJhors9Gk5dH6ZUAVhcdp-RAtOpXoCIWkE65s9-wyuEZ-Qw2YyQv2TZKr9H4Z2n0sFhhAoePa02ojzMJg2VN-QBh3Ol12aFj9Iq6WZQx13_Vagh7JnVdUT7kHKJxXFdpRbUD_Zn9/s2874/textuel.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1948" data-original-width="2874" height="271" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjZwpF7QaBMUf4Fduv_fjHPBFxHOTo0T0igsrW7e0DJxvTxj4Fy3Rg4AJhors9Gk5dH6ZUAVhcdp-RAtOpXoCIWkE65s9-wyuEZ-Qw2YyQv2TZKr9H4Z2n0sFhhAoePa02ojzMJg2VN-QBh3Ol12aFj9Iq6WZQx13_Vagh7JnVdUT7kHKJxXFdpRbUD_Zn9/w400-h271/textuel.jpg" width="400" /></a></i></div><i><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgjCyiFK-n4O6uZNVh8iSQh4-3jlr7_R7lTWYC3FpufOJTLskm-GvsVzoD5OYzip16iRd1vDZrF_3gx_g_g13_ocWJfMDx-iLUx1MvDy3PvMtTFm6ebbNjZ5xip9Vpob8gVeOmofJZiX-zegZzkYhY8vlkAyvCjhZcDHU03muDHBoC7DSvsqGDA0AAHQHf5/s1944/textuel1.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1944" data-original-width="1636" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgjCyiFK-n4O6uZNVh8iSQh4-3jlr7_R7lTWYC3FpufOJTLskm-GvsVzoD5OYzip16iRd1vDZrF_3gx_g_g13_ocWJfMDx-iLUx1MvDy3PvMtTFm6ebbNjZ5xip9Vpob8gVeOmofJZiX-zegZzkYhY8vlkAyvCjhZcDHU03muDHBoC7DSvsqGDA0AAHQHf5/w538-h640/textuel1.jpg" width="538" /></a></div></i><br /><p></p>Marie M.http://www.blogger.com/profile/12143231695260220261noreply@blogger.com0