vendredi 4 janvier 2019

La nature du pouvoir

Le premier roman de Jean-Baptiste de Froment, État de nature, est une incroyable (mais crédible) fable sur les rouages et roueries du pouvoir et de la politique.
Qui dit fable dit ironie et symboles, voire critique à peine déguisée. Si tout est inventé et exagéré à outrance dans cette démocratie aux airs de monarchie, ce n'est que pour mieux souligner les ficelles d'un système vermoulu qui perd de vue sa nature profonde, sa véritable fonction d'État, pour se limiter aux bassesses d'un panier de crabes qui squatte éternellement le pouvoir — où l'on mesure tous les jeux de mots possibles du titre État de nature.
Les tractations et passations en vue d'une élection présidentielle prennent des allures de complots machiavéliques et stratégies ubuesques dictés par des objectifs purement égocentriques.
L'auteur n'oublie pas d'accentuer le caractère misogyne de la situation car le panier de crabes virerait plutôt au combat de coqs— malgré une présidente de la République presque aussi immuable qu'une tête couronnée.
Et l'ironie de l'histoire, c'est que l'intrigue rocambolesque, qui s'inspire de l'Histoire de la France, fait aussi écho, avec une coïncidence prémonitoire, à l'actualité brûlante de ces derniers mois. Une crapulerie supplémentaire et c'est le feu aux poudres : un peuple qui semblait assoupi pour longtemps sort de son bois dormant...
Comme quoi, la vie politique est un roman aux rebondissements improbables mais plus vrais que nature !

Éditions Aux forges de Vulcain, 2019, 272 pages.

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