samedi 28 mai 2022

Pourquoi j'écris

Il suffit de peu (ou beaucoup) pour croiser un livre. Dans la même semaine, un ami me raconte sa découverte de Leïla Slimani et je tombe sur un texte de Pedro Almodovar, dans Telerama, où il parle d'écriture et de sa lecture de Leïla Slimani. Il n'en fallait pas plus pour me donner envie de lire Le parfum des fleurs la nuit.
J'aime ces livres où les écrivains tentent d'analyser leur besoin d'écrire, le pourquoi du comment et le comment du pourquoi.
L'autrice y raconte cette expérience proposée par la Fondation Pinault de passer une nuit, seule, enfermée dans un musée : la Punta della Dogana à Venise.
Et les fantômes surgissent des ténèbres.
Enfermée de son plein gré, elle pense à son père qui a été emprisonné à tort, puis réhabilité après sa mort. Elle pense à la liberté de l'écrivain, même enfermé. Elle pense que si elle écrit, c'est pour rétablir une forme de justice.

Écrire a été pour moi une entreprise de réparation. Réparation intime, liée à l'injustice dont a été victime mon père. Je voulais réparer toutes les infamies : celles liées à ma famille mais aussi à mon peuple et à mon sexe. Réparation aussi de mon sentiment de n'appartenir à rien, de ne parler pour personne, de vivre dans un non-lieu.

Folio n°7073, 2022, 160 pages.

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