J'aime ces livres où les écrivains tentent d'analyser leur besoin d'écrire, le pourquoi du comment et le comment du pourquoi.
L'autrice y raconte cette expérience proposée par la Fondation Pinault de passer une nuit, seule, enfermée dans un musée : la Punta della Dogana à Venise.
Et les fantômes surgissent des ténèbres.
Enfermée de son plein gré, elle pense à son père qui a été emprisonné à tort, puis réhabilité après sa mort. Elle pense à la liberté de l'écrivain, même enfermé. Elle pense que si elle écrit, c'est pour rétablir une forme de justice.
Écrire a été pour moi une entreprise de réparation. Réparation intime, liée à l'injustice dont a été victime mon père. Je voulais réparer toutes les infamies : celles liées à ma famille mais aussi à mon peuple et à mon sexe. Réparation aussi de mon sentiment de n'appartenir à rien, de ne parler pour personne, de vivre dans un non-lieu.
Folio n°7073, 2022, 160 pages.
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