dimanche 21 février 2021

La nature de l'art

Si l'art est dans tout, il est surtout dans la nature. Elle nous force notre admiration, inlassablement.

On ne se lasse jamais de la nature !
David Hockney

Les auteurs, Angus Hyland et Kendra Wilson, écrivent en introduction de ce livre très inspirant, AR{T}BRES. Les arbres dans l'art :

Les gens qui nourrissent une passion pour les arbres s'imaginent qu'il en va de même pour tout le monde. Or, la plupart d'entre nous y sont indifférents. Ceux qui pratiquent le "bain de forêt" sont souvent gentiment moqués, alors que nous gagnerions tous à étreindre davantage les arbres.

On n'est pas obligé d'embrasser les arbres avec ses bras, mais on peut le faire du regard car "leur beauté se suffit à elle-même".
Voici un recueil d'œuvres d'artistes qui ont peint des arbres, avec citations poétiques et courtes biographies.
Gustav Klimt, Vincent Van Gogh, Claude Monet, Claire Cansick, Annie Ovenden… Personnellement, j'aurais consacré quelques pages à Félix Vallotton. Et tant d'autres !

Et tout à coup, l'été s'effondra en automne.
Oscar Wilde

En forêt, on sent la présence de la divinité.
Anton Tchekhov

Une autre façon de rêver devant la nature, la nature de l'art.

Éditions Pyramyd, 2021, 160 pages.



mercredi 17 février 2021

La femme est-elle aussi le passé de l'homme ?

Pascal Picq, paléoanthropologue et maître de conférences au Collège de France, bouscule les préjugés et idées reçues sur l'évolution des femmes et leur rôle dans l'humanité.
Il livre une instructive synthèse des connaissances actuelles sur la préhistoire des rapports entre hommes et femmes.
Comparées avec d'autres espèces (primates et singes), les femmes ne sont pas des femelles comme les autres : leur évolution est mal connue, biaisée, invisibilisée.
Non seulement quand on parle d'évolution de l'Homme, on oublie la femme, mais en plus, le pire ennemi de la femme, c'est l'homme, le seul mâle qui va jusqu'à tuer sa femelle.
Comment en est-on arrivé à cette domination masculine dans le passé ? Parmi les nombreux facteurs, les principales causes sont culturelles. Et demain ?
La femme sera-t-elle l'avenir de l'homme, sinon l'égale ?
Un travail de fond passionnant.

Éditions Odile Jacob, 2020, 464 pages.

Cette chronique est initialement parue dans le magazine
Sans Transition !
n° 26, novembre 2020.

Trois très bonnes nouvelles !

Un livre d'Éric Plamondon est déjà une bonne nouvelle*, mais un recueil de trois nouvelles, ce sont trois très bonnes nouvelles !
L'auteur nous embarque dans son Québec natal, dans sa langue, dans ses souvenirs et c'est un formidable voyage dans le temps, mais surtout de l'autre côté de l'océan et dans un pays qui peut être glacial.
Oui, la langue est celle du Québec avec ses lots, ses expressions imagées, son parler. C'est elle qui nous plonge littéralement dans cet univers, ce pays et ses habitants.
La première, Aller aux fraises, donne son nom au recueil. Et ce qu'on dit ou pas entre père et fils. Ce qu'on fait ou pas quand on devient adulte. Émouvant.
La deuxième, Cendres, est une histoire que lui a raconté son père, sur une bande de copains qui ont une bonne descente et le cœur sur la main.
La troisième, Thetford Mines, se passe à l'époque où l'auteur vient d'avoir dix-huit ans. Il en profite pour nous raconter un pan de l'histoire méconnue du Québec (un peu comme dans le superbe Taqawan*) et ses mines d'amiante qui ont détruit la santé des travailleurs et le paysage. Et là, après un passage angoissant et magnifique dans une tempête de neige — car Éric Plamondon n'a pas son pareil pour raconter l'hiver et le froid —, surgit une vision magique (je n'en dis pas plus).

 J'avais l'impression de m'enfoncer dans la tempête, de plonger en son sein alors que ce n'étaient que les cieux qui passaient au-dessus de moi en balayant toute la Belle Province. Les phares de la Honda Civic creusaient un tunnel dans le blanc des tourbillons de cristaux. Ce n'était plus le véhicule qui avançait mais les éléments qui se précipitaient vers moi.

Allez donc dans une librairie et demandez Aller aux fraises.

Quidam éditeur, 2021, 88 pages.

** Taqawan est cité dans un essai passionnant sur l'écologie et l'environnement dans les œuvres littéraires contemporaines : Littérature et écologie. Le Mur des abeilles, de Pierre Schoentjes, éditions Corti, 2020, 464 pages).

* Lire aussi mes chroniques sur d'autres livres d'Éric Plamondon :
- Taqawan
- Oyana.

dimanche 7 février 2021

Vive les sorcières !

La figure de la sorcière sert de levier de transformation et de détonateur pour aborder et inventer un nouveau monde, au masculin comme au féminin, bien que le féminin l'emporte dans Sortir des bois. Manifeste d'une sorcière d'aujourd'hui d'Odile Chabrillac.
Sortir des bois consiste à sortir de l'ombre, se révéler, mais aussi se réconcilier avec son corps, les autres, tout le vivant autour de soi, avec une nouvelle spiritualité pour prendre un peu de hauteur.
C'est à une renaissance et une juste place que nous invite l'autrice, psychothérapeute et naturopathe, qui insuffle de la magie et des rituels bienfaisants dans le quotidien, tout en gardant les pieds sur terre.
Elle propose également de renouer avec la colère pour reprendre le pouvoir et le chemin de l'action.
Un livre joyeux, poétique, inspirant, qui ne donne pas de leçons mais ouvre grand les fenêtres des possibles.

Éditions Tana, octobre 2020, 214 pages.

Cette chronique est initialement parue dans le magazine Sans Transition ! n° 26, novembre 2020.

samedi 6 février 2021

Tout sur la grande transition !

Ce Manuel de la grande transition. Former pour transformer est un ouvrage collectif dirigé par Cécile Renouard, Rémi Beau, Christophe Goupil, Christian Koenig.
Il est idéal pour les étudiants et les jeunes diplômés qui veulent se projeter dans un avenir professionnel en accord avec leur éthique et les impératifs environnementaux. Il propose une approche à la fois transversale, globale et systémique des problèmes pour réfléchir, comprendre et agir.
Quelque 70 experts et enseignants-chercheurs de diverses disciplines (environnement, sciences du vivant, éthique, santé, droit, gestion, philosophie, arts…) fournissent une réflexion complète et les contenus essentiels sur la transition dans six axes : habiter un monde commun, bien vivre ensemble, mesurer et gouverner, interpréter et imaginer, agir et travailler, se reconnecter à soi, aux autres et à la nature.
À lire de A à Z ou par chapitres, dans n'importe quel ordre.

Les Liens qui libèrent, 2020, 448 pages

Cette chronique est initialement parue dans le magazine Sans Transition ! n° 26, novembre 2020.