Bien après sa mort, la petite-nièce lui écrit une longue lettre, un tendre hommage, puisqu'elle a été son modèle, son inspiratrice : Atteindre l'aube.
Au fil des découvertes, la lettre devient une enquête sur cette femme énigmatique qui ne s'est jamais mariée.
Déjà, elle s'était inventé un prénom flamboyant, Georgie, plus original que le trop simple Josette de son baptême. Elle portait également une perruque argentée et n'ouvrait jamais sa porte tant qu'elle n'était pas apprêtée et parfumée, donc en tenue d'apparat avant d'entrer en scène aux yeux de ses visiteurs, fut-ce une proche parente. Que cachait-elle ?
En retraçant son portrait, en fouillant dans les papiers personnels, familiaux et publics, en explorant l'arbre généalogique commun, les enregistrements et les photos, c'est finalement un reflet dans le miroir qui se dessine, un auto-portrait, une réflexion sur les liens familiaux, la relation au père des femmes de la lignée, et donc la relation aux hommes, à l'amour.
L'héritage n'est pas forcément tel qu'on le croit et se transmet à la dérobée.
Plus j'avance dans mon récit, plus je comprends les sous-textes de cette histoire, plus mon cheminement féministe m'éloigne de toi, de ma compréhension sensible de toi. Ça me chagrine et ça me perturbe. Je perds de vue ta force et ta lumière, et c'est comme si je soulevais bien malgré moi des voiles que j'aurais tant aimé garder baissés. Comme si tout était plus beau nimbé de flou.
Un récit captivant et une introspection féministe réjouissante.
Points, 2024, 194 pages.
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