Julio Cortazar, avec Épreuves, nous invite dans sa cuisine, c'est-à-dire dans sa Volkswagen rouge qui lui sert de bureau ambulant et qu'il a surnommé "le dragon Fafner". Ce court ouvrage est un livre sur "Livre de Manuel", que je n'ai pas lu, d'ailleurs, mais cela n'a aucune importance car le rapport à ce livre en particulier n'est qu'un prétexte. En effet, il évoque son travail de relecture et réécriture des épreuves, les bien nommées (en espagnol, on les appelle galeras, ce qui n'est pas mieux).
Le travail de création reste un mystère et j'espère toujours que les écrivains sauront, mieux que les peintres ou les musiciens, commenter la préparation, la maturation de leurs textes et leur élaboration jusqu'au point final.
En fait, Épreuves est une sorte de journal des vagabondages géographiques et littéraires d'un écrivain en exil — Argentin qui vit en Provence — et qui travaille à distance sur son œuvre et avec ses typographes argentins.
Il se trouve que je connais bien les paysages où il fait étape (Avignon, les Baux de Provence, Malaucène, Vaison-la-Romaine, les Dentelles de Montmirail...), ce qui me rend son journal encore plus familier.
Éditions de La Différence, Collection Les Voies du Sud, 1991.
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