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Éditions Verdier, Collection jaune, 1996. |
Évidemment, j'ai poursuivi mon exploration de l'œuvre de
Pierre Michon, dont certains pensent qu'il est un des plus grands écrivains français vivants. Je suis bien d'accord. Son style est admirable. Je dirais même que c'est du lourd, du concentré, dans le sens où ce n'est pas le genre qu'on lit pour passer le temps, distraitement : cela demande un minimum d'attention. Les phrases sont longues, complexes, denses de références et d'érudition. Un dictionnaire — et pourquoi pas une encyclopédie ou une histoire de la littérature ? — est souvent utile. Je ne vous dis pas ça pour vous dégoûter, au contraire. Ce serait dommage de passer à côté de cet orfèvre du style, de cet univers étonnant, presque d'un autre siècle. Un exemple de bijou de ce tailleur de Pierre :
Le Roi du bois ; quelque cinquante pages qui laissent longtemps une empreinte dans l'esprit. À mon avis, avec
Vies minuscules, c'est une bonne approche de son œuvre.
Heureusement, son écriture suscite un tel engouement qu'un nombre impressionnant de livres nous donne des clés pour la comprendre, découvrir ses subtilités et ses inspirations. Par exemple, le recueil d'entretiens
Le Roi vient quand il veut ou le livre-CD d'Agnès Castiglione (
voir l'illustration dans une précédente chronique).
Enfin, avec ou sans clés, par la grande ou la petite porte, on entre quand même
dans le royaume de Pierre Michon, car son mystère ouvre les fenêtres de notre imagination. Après tout, c'est bien l'intérêt : ne pas tout
comprendre, rêver, créer son propre monde.
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