Julie Otsuka, Américaine d'origine japonaise, s'inspire de la vie de ses ancêtres qui ont immigré aux États-Unis au début du XXe siècle, pour son roman Certaines n'avaient jamais vu la mer. Elle raconte le point de vue de ces nombreuses femmes — la plupart de très jeunes filles — qui ont embarqué sur un bateau, du Japon vers San Francisco, après s'être mariées à distance et avoir choisi sur photo leur futur mari. Ces Japonais qui avaient déjà immigré là-bas ont beaucoup menti pour attirer ces jeunes femmes : si elles avaient su ce qui les attendait, elles n'y seraient surtout pas allées.
Une fois là-bas, piégées, impossible de retourner au Japon.
Julie Otsuka raconte leur traversée en bateau, leurs déconvenues à l'arrivée, leur première nuit, leurs rapports (ou choc) avec les Blancs, comment elles n'ont eu d'autre choix que trimer, les naissances des enfants, leur croissance, puis comment les Japonais ont été considérés comme traitres pendant la guerre, les derniers jours avant leur déportation, puis leur disparition, causant un vide fantomatique dans des quartiers entiers...
Le récit poignant est une succession de différents points de vue pour rendre compte des multiples destins de cette communauté. Un style envoûtant qui lui a valu de nombreux prix — très mérités — dans le monde, dont le Femina étranger 2012.
Éditions Phébus, 2012, 144 pages.
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