vendredi 1 février 2013

Lecture inachevée d'un roman inachevé

J'avoue : je suis déçue. J'étais ravie de lire un "nouveau" Kawabata, un de mes auteurs japonais favoris, mais je n'ai pas accroché. Je n'ai donc pas achevé ma lecture de ce roman inachevé : Les Pissenlits.
À quoi bon en parler, alors ? Pour le plaisir de s'interroger. D'abord, sur le fait de ne pas finir un livre : parfois, on se force un peu pour aller au bout, même si la lecture n'est pas aussi captivante qu'on le voudrait. N'est-ce pas aussi un manque de disponibilité d'esprit ? Une lecture va nous fasciner selon notre état d'âme à un moment donné et beaucoup moins à un autre.
Ensuite, pourquoi publie-t-on des romans posthumes inachevés ? L'éditeur est sûr de vendre aux fans. Un inédit d'un auteur mort (en l'occurrence, Kawabata a quitté ce monde en 1972), c'est intrigant : parfois on trouve des pépites (dans les tiroirs de Carver, par exemple). Publier un brouillon ou une autre version peut parfois se révéler intéressant. Pour qui aime Proust, ses brouillons publiés dans la Pléiade sont admirables. Mais parfois, on peut se demander si le texte inachevé n'aurait pas mérité une réécriture et si l'auteur aurait accepté sa publication, telle que, de son vivant. Donc, je suis persuadée que cet immense écrivain — de la nostalgie, de la contemplation et de l'érotisme — ne m'en voudra pas de ne pas avoir persévérer dans ma lecture.

Éditions Albin Michel, 2012, 264 pages. 
C'était surtout l'occasion d'évoquer Kawabata, Prix Nobel de littérature en 1968, et de citer deux de mes romans préférés : Pays de neige et Les belles endormies...



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