Jacques Laurans, dans Père éternel, commente et interprète librement le film Il était un père de Yasujiro Ozu. Le texte poétique et touchant suit le cours du film et recrée cette atmosphère particulière des films de Ozu — épurée, intime, nostalgique — où chaque chose est à sa place, où chaque plan est une composition parfaite.
"À la sortie d'un film, il y a ce moment trouble, indécis, parfois proche du malaise. Nous le connaissons tous. Lorsqu'il nous faut revenir au monde, à la lumière du jour. Ce n'est pas exactement un réveil. Nous n'étions pas endormis. Mais plutôt comme la sortie d'un rêve, avec cet effort de conscience unique, très particulier qu'il faut entreprendre, et revivre, par le corps et la pensée.
Je dois maintenant quitter cette existence qui n'est pas la mienne ; abandonner ce vêtement trop grand qui trahit le personnage que je ne suis pas.
Dehors, la lumière toujours trop blanche, trop forte.
Je ne me sens pas réel."Éditions Hermann, Collection "Vert Paradis", 2013, 108 pages.
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