Parmi l'abondante bibliographie d'Amélie Nothomb, ce sont ses livres qui parlent du Japon que je préfère. La Nostalgie heureuse est son 22e roman et en fait partie. Il s'agit d'un retour au Japon à l'occasion d'un reportage pour la télévision (Amélie Nothomb, une vie entre deux eaux), d'où la notion très japonaise de nostalgie heureuse (natsukashii).
Les retrouvailles avec sa nourrice sont poignantes, celles avec son ex-chéri (lire Ni d’Ève ni d’Adam) sont plus drôles, surtout quand elle lui avoue qu'à l'époque où ils se fréquentaient, elle était folle et qu'elle se dit qu'elle l'est probablement encore. Cela se conçoit aisément à la lecture de Stupeur et tremblements qui laisse stupéfait et tremblant, justement, devant tant d'invraisemblances et de faux pas. On lui pardonne volontiers ses impairs puisqu'elle les admet si volontiers et n'hésite pas à se moquer d'elle-même (et parfois des autres), avec beaucoup d'humour.
L'incipit est une énigme : "Tout ce que l’on aime devient une fiction." Est-ce qu'on ne peut raconter la réalité ? Est-ce qu'on veut enjoliver ce que l'on aime ? Est-ce que la vie est un roman à partir du moment où on l'écrit ?
Quoi qu'il en soit, ce récit-roman se lit vite et avec grand plaisir.
Éditions Albin Michel, 2013, 162 pages.
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