Loin de ces clichés, Dominique Lecomte, professeur de médecine légale et directrice de l'Institut médico-légal du quai de la Râpée à Paris, raconte son quotidien dans La maison du mort, comme on appelle l'Institut médico-légal ou plus prosaïquement la "Morgue" (du verbe morguer qui signifie regarder fixement).
C'est un témoignage admirable et profondément touchant d'une experte qui exerce un métier tout en sensibilité, médecin des morts mais aussi des vivants, en prenant le temps d'accompagner les proches.
En effet, les médecins légistes sont en contact quotidien avec ces morts, victimes d'accidents sur la voie publique, de violences, de crimes, mais aussi les suicidés et ces inconnus, indigents ou isolés, parfois sans famille ou coupés des leurs... Ils font "parler" ces morts, en examinant leurs corps pour déceler les réelles causes du décès.
Mais plus délicat encore, ils ont parfois un rôle de passeur car ils reçoivent les proches d'un être cher qui meurt brutalement et peuvent les aider à encaisser le choc, à mieux comprendre leurs souffrances et leur "faire prendre conscience que la mort, inéluctable pour chacun d'entre nous, doit donner un sens à notre vie", un sens à la vie d'autant plus essentiel face au non-sens de la mort.
Éditions Fayard, 2010, 208 pages.
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