Traduit de l'anglais (Australie) par Mireille Vignol et Pierre Riant, il est présenté dans une édition bilingue.
Le poète australien aime les voyages et marche dans les pas de Jack Kerouac et Allen Ginsberg. Sur sa route à lui, on fait la tournée des tavernes australiennes, on croise des blessés de la vie et de la guerre, les mains fatiguées de Joe Blaine, des cavaliers polonais de 1241, le soldat Roland sur son lit d'hôpital, les rêves de Billie Holiday, un portrait de la couleur noire, un écolier bègue, les cigarettes d'Edna, la peinture de Diego Rivera et des poèmes extra courts comme Asile :
On peut se reposerDans son poème Autoportrait avec convictions, 19 octobre 1997, il nous confie :
à l'ombre d'un arbre,
mais pas
à l'ombre d'une hache.
(...) J'essaie d'écrire
j'essaie de convier la vérité
à danser avec moi
sur
quelques pages blanches.
Il y réussit à merveille car sa vérité nous frappe droit au cœur — et au rire aussi —, à toute heure du jour et de la nuit. Car, comme il l'écrit : "La vérité seule peut faire durer un poème plus longtemps qu'une bougie".
Un des poèmes que je préfère est, justement, Je préfère, qui commence ainsi :
Je préfère
les jeux d'échec à la boxe,
la solitude aux commérages,
les tombes de vieux aux tombes de jeunes.
Je préfère la victime à la brute,
les baguettes aux matraques,
la raison au patriotisme.
Je préfère l'errance à la fuite,
la légèreté à l'apesanteur,
la perte de mes lunettes à celle de ma confiance.
Éditions Bruno Doucey, 2015, 128 pages.
Bruno Doucey a longtemps dirigé les éditions Seghers avant de créer sa propre maison pour continuer à faire découvrir les poètes du monde entier, pratiquant ainsi une poésie de combat.
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