Par exemple, dans la première nouvelle, "Bleuir d'amour", le texte est bleu comme le bord des pages, et pour cause :
Rappelons d'un mot ce qui nous arrive, pour ceux qui l'ignorent encore : depuis six mois, l'accouplement nous rend tout bleus.S'ensuivent des situations pour le moins étranges et hautes en couleurs puisque les relations sexuelles se révèlent en bleu, ce qui donne plutôt l'occasion de rougir, de rire jaune ou de verdir de rage. À moins qu'il s'agisse d'un hommage burlesque à Paul Éluard...
Dans "Sévère, mais juste" la règle est énoncée dès le départ :
Un critique littéraire, à Londres, décide d'assassiner un écrivain par jour, pendant un mois.Absurde ? Pas vraiment puisque, du propre au figuré, et inversement, une critique assassine peut détruire une ambition.
De jeux de mots en clins d'œil, l'auteur nous entraîne dans un univers décalé et prend un malin plaisir à décliner ses histoires fantastiques sous forme de rapports anthropologiques, de listes, de correspondances qui se répondent par séries disséminées dans le recueil....
Une des plus désopilantes et rebondissantes histoires fait partie de la série Correctifs (I). Dans une polémique d'intellectuels, deux spécialistes de Proust s'affrontent et s'accusent de plagiat via une critique parue dans la presse, puis un droit de réponse et quelques rectificatifs : tout y passe et tout s'emmêle pour tirer l'affaire (presque) au clair.
Pour obtenir un cocktail (d)étonnant à la Bernard Quiriny, prenez une mesure de Marcel Aymé, une de Jorge Luis Borges, une autre d'Edgar Allan Poe, une bonne pincée de René Magritte et quelques ingrédients aussi farfelus que saugrenus.
À déguster sans modération.
Éditions Rivages, 2015, 240 pages.
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