L'existence du cinéaste japonais a été marquée par les deuils, de son père puis de ses neveux, et les catastrophes : le terrible tremblement de terre de Tokyo en 1923, la guerre sino-japonaise en 1937, des années plus tard l'incendie de son bureau qui anéantit tous ses souvenirs ; mais aussi une existence marquée par l'amitié, l'amour, le travail, le succès...
Nous marchons dans les pas de celui qui s'est consacré corps et âme au cinéma, coûte que coûte, luttant contre l'avis des autres, à commencer par sa famille. Perfectionniste, il aurait même renoncé à épouser la belle actrice Setsuko Hara pour mieux se concentrer sur son travail, jour et nuit.
Il part ensuite le long de la route jusqu'à un des temples, et là il s'assoit devant l'entrée et mange sous les arbres, avant de franchir la porte et d'aller marcher dans l'enceinte sacrée, faire quelques offrandes, observer les immenses bambous, et plus loin les fleurs des arbustes, penser un peu à lui-même, à la tragédie de sa vie. Il sait qu'il boit trop, qu'il ne dort pas assez, qu'il n'a une vie ni saine ni sainte, et pourtant il sait qu'il fait exactement ce qu'il doit faire, qu'il suit sa voie, écrire et filmer, capturer l'émotion, inventer, tout faire pour bouleverser le cœur de chaque spectateur.Le roman de Marc Pautrel recrée parfaitement cette atmosphère nostalgique et pleine d'émotions des films du maître : Voyage à Tokyo, Une femme de Tokyo, Printemps tardif....
Un subtil hommage au cinéaste, mais aussi aux Japonais qui subissent les pires catastrophes et toujours reconstruisent.
Éditions Louise Bottu, 2015, 136 pages.
Louise Bottu est la poétesse fictive du roman Monsieur Songe de Robert Pinget. Les éditions Louise Bottu ont vu le jour fin 2013 et comptent déjà une douzaine de livres à leur catalogue. À suivre !
Le site de Marc Pautrel
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire