dimanche 14 juin 2020

Giono, furieusement

Un numéro rapidement épuisé, évidemment.
Alors que nous préparions un superbe (vraiment) numéro d'été des Carnets du Ventoux consacré à Jean Giono, j'achète spontanément Giono, furioso d'Emmanuelle Lambert. Que je lis presque furieusement, fiévreusement plutôt, dès les premières lignes*.

J'ai aussi écrit une chronique de ce livre dans ce numéro et qui est un peu différente de celle que vous êtes en train de lire.
Enfin, l’intérêt de ce numéro superbe et consacré réside surtout dans la participation de quelques membres des Amis de Giono, spécialistes de l'œuvre : Éric Briot, Éric Dautriat, Jacques Mény, Daniel Puravet.

Quant à Emmanuelle Lambert, elle a écrit ce livre alors qu'elle prépare, en tant que commissaire, l'exposition sur l'écrivain qui s'est tenue au MuCEM fin 2019 - début 2020. Cette biographie-essai est aussi traversée de réflexions autobiographiques de l'autrice : sa Provence à elle, comment elle a connu Giono, en classe, alors qu'elle n'avait "strictement rien compris".
Oui, nous sommes parfois trop jeunes pour apprécier toute la poésie et la profondeur d'une œuvre mais, comme elle le dit : "Seul comptait le contact primitif avec la beauté, qui n'est pas affaire de compréhension".

J'ai marqué, souligné, bien des phrases dans ce Giono, furioso : signe qu'il est inspirant et donne envie de (re)lire l'écrivain, auquel je n'avais probablement pas tout compris moi non plus, mais je me souviens parfaitement des lectures, alors que j'étais adolescente, de Regain et de Un de Baumugnes qui laissent encore des traces aujourd'hui.
La fille de l'écrivain, Sylvie Durbet-Giono (dont un entretien figure également dans le numéro superbe et consacré) aurait dit du livre d'Emmanuelle Lambert : "Vous m'avez restitué mon père vivant. Il n'y avait qu'une femme pour écrire ce livre". C'est dire toute la sensibilité qui surgit des pages pour capter le Giono qui se cache à peine entre les lignes, lui qui écrivait : "Ce que j'ai à dire je l'écris, le reste c'est zéro".
*On dit de lui, c'est un solaire. Un amoureux des hommes, des bêtes et de la nature, aux jambes plantées droit dans la terre. On dit, Giono, sorcier de la langue, conteur, poète traversé de légendes comme on en racontait au pays lorsqu'il était enfant. Elles sont des temps lointains, des origines où l'on croyait au cosmos.
Éditions Stock, 2020, 224 pages.

1 commentaire:

  1. Encore une magnifique chronique de Marie. En attendant de lire ce livre sur Giono... et le prochain Carnet du Ventoux. Charles Gallet

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