Voici une chronique de chroniques ou plutôt d'une collection. En effet, les éditions Louise Bottu lancent une nouvelle collection, nommée Alcahuete, consacrée à la chronique littéraire.
Des livres qui parlent (par écrit) d'autres livres. C'est souligner son amour des livres et transformer en livre des textes épars publiés souvent sur internet. Et les livres de Louise Bottu sont toujours beaux, agréables au toucher et au regard. C'est un bel hommage à ce travail acharné de quelques passionnés (dont je suis) qui s'évertuent (depuis bientôt 10 ans pour ce blog et bien avant pour d'autres journaux moins intimes), alors que personne (ou presque) ne leur demande rien, à faire part de leur avis textuel. Je ne peux que souligner la belle idée.
Il paraît que la critique est un genre littéraire. Qu'en est-il de la chronique, genre plus libre et personnel ? Loin de moi l'idée de répondre à la question, mais quelques textes fort intéressants en fin de ce premier recueil nous éclairent : une Réflexion sur la critique littéraire de Josyane Savigneau ; une présentation de La Cause littéraire par son directeur, Léon-Marc Lévy, et d'autres réflexions de Frédéric Aribit et de Carles Diaz.
Effectivement, du moment qu'il y a écriture, il y a possibilité d'art. Certains articles de presse s'élèvent à ce niveau, d'autres pas. Comme le rappelle l'éditeur, Jean Michel Martinez-Esnaola, "en ces temps de blogs et de réseaux sociaux, l'activité s'est démocratisée. Pour le meilleur et pour le pire." Mais on lit parfois aussi le pire dans des journaux payants et imprimés. Comme quoi.
Le premier recueil de cette collection, donc, est consacré aux chroniques de Philippe Chauché parues initialement dans La Cause littéraire (un site non commercial, accessible et utilisable gratuitement dont l'objectif est de servir la littérature) et revues par l'auteur qui tient également un blog littéraire : Chauché-écrit.
Un recueil très agréable à lire donc, pour comparer son point de vue au mien parfois, découvrir des livres que je n'ai pas lus, d'autres que je ne lirai jamais (notamment celui de Gabriel Matzneff, qu'on ne peut plus lire impunément après avoir lu Le Consentement de Vanessa Springora) mais dont j'étais curieuse de lire ce qu'on pouvait en dire, etc.
Comme je le cite en bas de ce blog, Amin Maalouf le dit parfaitement : "On parle souvent de l'enchantement des livres. On ne dit pas assez
qu'il est double. Il y a l'enchantement de les lire, et il y a celui
d'en parler".
Éditions Louise Bottu, 2020, 174 pages.
Je vous remercie pour ce regard. Philippe Chauché
RépondreSupprimer