À l'occasion d'une visite à la maison d'Alexandra David-Néel (1868-1969), à Digne-les-Bains (Alpes-de-Haute-de-Provence), je me décide enfin à lire Voyage d'une Parisienne à Lhassa. À pied et en mendiant de la Chine à l'Inde et à travers le Thibet, publié pour la première fois en 1927.
Nous avons tellement entendu parlé de cette femme passionnée par l'Orientalisme que nous avons l'impression de connaître son histoire. Or, cela vaut le coup de la lire car ce récit est un extraordinaire livre d'aventures, très bien écrit.
Ce qui a pour conséquence de donner envie de lire ses autres livres...
Avec le lama Yongden, qui est devenu son fils adoptif, elle a cheminé pendant huit mois, en 1924, à pied pour rejoindre le Thibet, et notamment Lhassa interdit aux étrangers en se faisant passer pour la mère du lama, c'est-à-dire pour une thibétaine en pèlerinage.
Autant dire que leurs conditions de voyages étaient extrêmes dans ce "Pays des Neiges" avec leur matériel rudimentaire (malgré quelques objets précieux et armes cachés sous leurs vêtements).
Le périple était également dangereux à cause des conditions climatiques, des risques d'accidents et surtout de rencontres périlleuses dans des régions désertiques où régnaient les brigands.
Ce qui intéressait aussi l'exploratrice était de traverser ces contrées où aucun étranger n'avait jamais mis les pieds et d'observer les us et coutumes des différentes ethnies rencontrées.
À sa sortie ce livre rencontra un beau succès et le voilà sans cesse réédité.
La nuit était venue, la neige se remit à tomber. Sous le ciel d'un noir d'encre, le paysage nocturne s'illumina alors, de façon étrange,. Une lumière diffuse, pâle et morne parut sourdre du sol tout blanc et s’échapper des arbres chargés de neige ; transformée par cette fantasmagorie, la forêt prit l'aspect insolite d'une sorte de royaume des Ombres. Blancs de la tête aux pieds, nous continuions, en boitant, notre marche taciturne parmi ce décor singulier, pareils à des fantômes se rendant à l'appel d'un sorcier thibétain ou à deux minables serviteurs de quelque Père Noël indigent.
Éditions Pocket, n° 2095, 380 pages.
Lire aussi ma chronique sur le récit de Christian Garcin et Éric Faye : Dans les pas d'Alexandra David-Néel.
La maison d'Alexandra David-Néel à Digne-les-Bains. |
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