Son personnage François est correcteur dans une revue. Plutôt introverti, il est hanté par la mort de sa mère dont il ne se remet pas. Il fantasme sur sa patronne qui le fascine. Son collègue exubérant, qui est tout son contraire, l'appelle le Recteur et ne lui pardonne pas ses corrections. Jusque là, tout est à peu près normal.
Mais l'autrice, de sa belle plume inventive, insuffle une tension et une poésie dans cette histoire, presque banale, écrite à la première personne du singulier ; car, en effet, notre François est singulier.
Quelqu'un lui voudrait du mal en sabotant son travail, pourtant méticuleux et obsessionnel. Tout en faisant la chasse aux coquilles, il fuit la réalité et se réfugie dans sa coquille. Ce drôle d'oiseau se fabrique des pensées tourmentées, entre fantasmes, hallucinations et réminiscences du passé.
Sa femme, avec qui il est franchement distant, lui tend des perches pour ouvrir le dialogue, ce qu'il refuse obstinément, même par écrit.
Il recueille un oiseau moribond et se comporte bizarrement avec lui. En effet, il est beaucoup question de volatiles et de subtils décalages dans le vocabulaire (coquille, plume...), à une lettre près (mort/mot ; cage/page ; calotte/culotte), ce qui crée des coquilles, des lapsus écrits et de magnifiques perles.
Rivages poche, 2025, 208 pages.
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