Appris à l'école, ces vers font partie de la mémoire collective et sont couramment cités lorsqu'ils tombent à propos lors d'une situation quotidienne.
Le livre est magnifiquement mis en page. Chaque poème traduit du chinois a sa version originale en idéogrammes, mais surtout il est accompagné d'une biographie de l'auteur et d'éléments de contexte, pour une meilleure compréhension de la culture chinoise. Cependant, la plupart des poèmes sont d'une clarté universelle, alors qu'ils ont été écrits il y a des siècles, et pourraient se passer de commentaires (voir ci-dessous).
La couverture et les pages intérieures sont des œuvres contemporaines fascinantes de la série Artifical Wonderland de Yang Yongliang. De loin ou au premier coup d’œil, on croit voir des peintures anciennes de la période Song. En les observant de plus près, on découvre des paysages urbains et industriels : les montagnes sont couvertes de forêts de gratte-ciels, de chantiers et d'usines. Cela se passe également de commentaires sur une civilisation qui évolue aussi vers le pire.
Mais voici trois poèmes, choisis presque au hasard, pour oublier la folie du monde.
L'impromptu du retour au pays
Mon pays quitté jeune j'y reviens en vieillard
J'ai conservé l'accent seules mes tempes sont blanches
Les enfants me regardent comme un inconnu
Et riant me demandent de quel pays je viens
(He Zhizhang 659-744)
Pensées d'amour
Les pois d'amour naissent dans le Midi
Printemps venu leurs rameaux refoisonnent
J'aimerais que vous en cueilliez beaucoup
Pour que vivent nos pensées croisées
(Wang Wei 700-761)
Pitié pour les paysans
Sarcler les pousses en plein midi
Quand sa sueur ruisselle jusqu'en terre
Qui sait dans son assiette en prenant son repas
La peine qu'il y a en chaque grain de riz
(Li Shen 772-846)
Érès, collection Po&sy a parte, 2025, 422 pages.
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