Julie Otsuka, Américaine d'origine japonaise, s'inspire de la vie de ses ancêtres qui ont immigré aux États-Unis au début du XXe siècle, pour son roman Certaines n'avaient jamais vu la mer. Elle raconte le point de vue de ces nombreuses femmes — la plupart de très jeunes filles — qui ont embarqué sur un bateau, du Japon vers San Francisco, après s'être mariées à distance et avoir choisi sur photo leur futur mari. Ces Japonais qui avaient déjà immigré là-bas ont beaucoup menti pour attirer ces jeunes femmes : si elles avaient su ce qui les attendait, elles n'y seraient surtout pas allées.
Une fois là-bas, piégées, impossible de retourner au Japon.
Julie Otsuka raconte leur traversée en bateau, leurs déconvenues à l'arrivée, leur première nuit, leurs rapports (ou choc) avec les Blancs, comment elles n'ont eu d'autre choix que trimer, les naissances des enfants, leur croissance, puis comment les Japonais ont été considérés comme traitres pendant la guerre, les derniers jours avant leur déportation, puis leur disparition, causant un vide fantomatique dans des quartiers entiers...
Le récit poignant est une succession de différents points de vue pour rendre compte des multiples destins de cette communauté. Un style envoûtant qui lui a valu de nombreux prix — très mérités — dans le monde, dont le Femina étranger 2012.
Éditions Phébus, 2012, 144 pages.
jeudi 21 février 2013
lundi 18 février 2013
En Lacan j'ai des lacunes

Ce court essai graphique (c'est le principe de la collection des éditions Max Milo qui inclut des illustrations, ici de Yves Rouvière) se fixe pour objectif de résumer ce que Lacan a apporté à la psychanalyse et à l'œuvre de Freud, en abordant ses grands concepts comme le miroir, l'Autre (avec une majuscule), le sujet, le Nom-du-Père, l'angoisse, le réel, le corps, la lalangue (en un seul mot), etc.
Comprendre Lacan est un objectif difficile à atteindre, mais ce petit livre ouvre des portes et permet d'aller plus loin dans ces concepts avec une bibliographie appropriée. Une excellente entrée en matière !
Éditions Max Milo, 2013, 144 pages.
jeudi 14 février 2013
Un nostalgique à New York


Éditions Denoël, 2009, 320 pages.
La première couverture dessinée par Sempé pour The New Yorker, en 1978.
Le site du New Yorker.
vendredi 1 février 2013
Lecture inachevée d'un roman inachevé
J'avoue : je suis déçue. J'étais ravie de lire un "nouveau" Kawabata, un de mes auteurs japonais favoris, mais je n'ai pas accroché. Je n'ai donc pas achevé ma lecture de ce roman inachevé : Les Pissenlits.
À quoi bon en parler, alors ? Pour le plaisir de s'interroger. D'abord, sur le fait de ne pas finir un livre : parfois, on se force un peu pour aller au bout, même si la lecture n'est pas aussi captivante qu'on le voudrait. N'est-ce pas aussi un manque de disponibilité d'esprit ? Une lecture va nous fasciner selon notre état d'âme à un moment donné et beaucoup moins à un autre.
Ensuite, pourquoi publie-t-on des romans posthumes inachevés ? L'éditeur est sûr de vendre aux fans. Un inédit d'un auteur mort (en l'occurrence, Kawabata a quitté ce monde en 1972), c'est intrigant : parfois on trouve des pépites (dans les tiroirs de Carver, par exemple). Publier un brouillon ou une autre version peut parfois se révéler intéressant. Pour qui aime Proust, ses brouillons publiés dans la Pléiade sont admirables. Mais parfois, on peut se demander si le texte inachevé n'aurait pas mérité une réécriture et si l'auteur aurait accepté sa publication, telle que, de son vivant. Donc, je suis persuadée que cet immense écrivain — de la nostalgie, de la contemplation et de l'érotisme — ne m'en voudra pas de ne pas avoir persévérer dans ma lecture.
Éditions Albin Michel, 2012, 264 pages.
C'était surtout l'occasion d'évoquer Kawabata, Prix Nobel de littérature en 1968, et de citer deux de mes romans préférés : Pays de neige et Les belles endormies...

Ensuite, pourquoi publie-t-on des romans posthumes inachevés ? L'éditeur est sûr de vendre aux fans. Un inédit d'un auteur mort (en l'occurrence, Kawabata a quitté ce monde en 1972), c'est intrigant : parfois on trouve des pépites (dans les tiroirs de Carver, par exemple). Publier un brouillon ou une autre version peut parfois se révéler intéressant. Pour qui aime Proust, ses brouillons publiés dans la Pléiade sont admirables. Mais parfois, on peut se demander si le texte inachevé n'aurait pas mérité une réécriture et si l'auteur aurait accepté sa publication, telle que, de son vivant. Donc, je suis persuadée que cet immense écrivain — de la nostalgie, de la contemplation et de l'érotisme — ne m'en voudra pas de ne pas avoir persévérer dans ma lecture.
Éditions Albin Michel, 2012, 264 pages.

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