Alice Munro, l'octogénaire canadienne anglophone, a reçu le prix Nobel de littérature en octobre dernier, alors qu'elle avait décidé, quelques mois auparavant, d'arrêter l'écriture.
Essentiellement nouvelliste, son œuvre comprend quatorze recueils et un seul roman avec, pour thèmes de prédilection, la condition humaine, les drames quotidiens, les relations entre parents et enfants, leurs secrets et leurs blessures.
Le plus souvent, les personnages principaux sont des femmes et les paysages sont ceux de l'Ontario. Malgré les descriptions minutieuses, les mystères et les interrogations persistent.
Dans Fugitives, un recueil de huit nouvelles, des femmes tentent ou réussissent à partir. Les portes de sorties cachent d'autres issues, des impasses, ou des ratages. À quoi veulent-elles échapper ? Que recherchent-elles ? Faire table rase du passé pour tout recommencer ? Le désir de se retrouver ? La fuite peut se réduire au mensonge, à la maladie ou à la résignation face au carcan conjugal, familial ou religieux.
L'écriture n'a-t-elle pas représenté, dans la vie de Munro, cette échappatoire nécessaire ?
Éditions de l'Olivier, 2008, 348 pages.
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