Après avoir découvert Éric Faye avec son journal japonais, Malgré Fukushima, j'avais envie de lire d'autres ouvrages de cet auteur voyageur et curieux du Japon.
Nagasaki est un court roman qui a reçu le prix de l'Académie française en 2010. L'auteur s'est inspiré d'un fait divers qu'il a découvert dans la presse japonaise en 2008 : un homme finit par soupçonner que quelqu'un s'introduit chez lui en son absence. Pour en avoir le cœur net, il place une caméra pour surveiller sa cuisine à distance, de son bureau. Une silhouette féminine apparaît !
Au-delà du fait divers qui aurait pu se dérouler n'importe où ailleurs qu'à Nagasaki, Éric Faye imagine ce qui se passe dans l'esprit de l'homme (perturbé par cette intrusion, il ne se sent plus chez lui) et de la femme qui vivait clandestinement chez lui depuis un an : pourquoi et comment elle (en) est arrivée là.
Il part de cette histoire particulière pour développer une réflexion universelle sur la solitude, l'intimité, les lieux de l'enfance et ceux qu'on habite et qu'on partage parfois, l'imprévu qui surgit dans une vie apparemment sous contrôle.
Un roman aussi bref que sensible.
Éditions J'ai lu, 2011, 96 pages.
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