"J'ai déjeuné avec Claire Maisonneuve au Gargagnole, le bouchon de la rue Ozanam ; nous avons parlé boutique un bon moment et cela m'a remis le moral en selle pour cinq minutes tant, d'ordinaire, je trouve vain de vouloir écrire des livres à notre époque où ignares et faiseurs tiennent avec superbe le haut du pavé absorbant tout du pas beaucoup d'air qu'il nous reste pour encore un peu respirer."Je voulais depuis longtemps rendre hommage à Pierre Autin-Grenier, écrivain français qui nous a quittés en avril 2014.
Son écriture ciselée et poétique, à la forme brève, est truffée d'expressions savoureuses. Sous l'humour (souvent noir, quitte à broyer du noir) et le ton désinvolte, le grain de sable fait parfois grincer des dents.
Dans C'est tous les jours comme ça, les situations un tantinet loufoques épinglent les absurdités du quotidien et la menace des totalitarismes. Il évoque volontiers sa fréquentation des bistrots et bouchons lyonnais, ses discussions entre amis, le quotidien de voisins aussi originaux que peuvent être les vôtres.
C'est que l'auteur est un authentique défenseur d'un certain art de vivre, poétique et sans illusions, où la beauté du geste — l'écriture, notamment — prévaut sur l'utilité ou le gain.
"Je continuerai donc à étourdir mes vieux jours à la fabrication de ma dentelle à la main, dans l'ombre et l'abnégation et seulement pour la beauté du geste, aussi pour m'occuper l'esprit et tenter de me soustraire, autant que faire se peut, à la turbulente inquiétude du lendemain."Éditions Finitude, 2010, 160 pages.
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