Autre grande exposition actuelle au Grand Palais (jusqu'au 2 février 2015) : Niki de Saint Phalle. C'est l'occasion de revenir (j'avais évoqué ce livre percutant à l'occasion d'un thème sur le secret dans une précédente chronique) sur son poignant récit Mon Secret, composé comme une lettre à sa fille. Le secret en question est l'inceste qu'elle a subi de la part de son père, un monsieur considéré par ailleurs comme très honorable, à tel point que les médecins ne la croiront pas quand elle confiera son terrible secret à ceux-là qui auraient dû l'aider.
Tout cela pour nous rappeler que 90 % des abus sexuels ont lieu à la maison et de la part de personnes à qui on donnerait le bon Dieu sans confession, respectés et "respectables"...
Niki de Saint Phalle trouve finalement un exutoire dans l'art, d'où une œuvre parfois violente, comme par exemple les tirs contre une cible en chemise et cravate qui représentait son père.
Et cela aussi pour nous rappeler qu'un énorme pourcentage des artistes a subi un traumatisme dans son enfance. Comme pensait Nietzsche : "L'art nous protège de la vérité qui tue." Autrement dit, une belle façon de canaliser sa colère, de s'exprimer et de s'engager pour donner à réfléchir aux autres. À réfléchir ou à sourire, ou à s'attendrir ou à résister... car il n'y a pas qu'une raison et une façon de créer.
Merci Niki !
Éditions de La Différence, 1994 et 2010, 40 pages.
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