Autrefois, lorsque les gens ne savaient pas lire, écouter des textes lus à voix haute était une pratique
courante et bien agréable. Aujourd'hui, c'est toujours aussi plaisant pour découvrir ou redécouvrir des extraits de romans.
C'est ce que propose, au Festival Livres en tête, en collaboration avec le service culturel de la Sorbonne, le collectif Les Livreurs, des passionnés de littérature et professionnels de la lecture à haute
voix.
Lire à haute voix est un art qui se différencie sensiblement du théâtre puisqu'il ne
s'agit pas de pièces mais de romans, donc l'orateur prend la place du
narrateur. Les extraits choisis sont souvent drôles, toujours émouvants, lus avec talent.
Du 26 au 28 novembre, les lectures se déroulent dans le cadre de soirées variées et animées comme Le Bal à la Page, une soirée dansante où le public est invité à participer.
Parmi les invités : Christian Garcin, Carole Martinez, Bernard Quiriny... et bien d'autres.
Voir le programme complet sur le site du festival.
En savoir plus sur Les Livreurs.
Écouter les extraits lus.
mardi 24 novembre 2015
lundi 16 novembre 2015
Éloge de la fuite
Dans Sortilège de Christian Garcin, suite à une vision fantomatique, Ezra Bembo fuit sa maison de Marseille et part vivre en ermite dans une grotte, au milieu du désert, dans un autre continent.
La nouvelle suivante, Cinq jours et une éternité, fait réapparaître Ezra Bembo quelques années après son exil. Il confie à Gaspard un mystérieux paquet (que celui-ci s'empresse d'ouvrir) à remettre à un couple de bergers.
La mort, les momies et le morbide rôdent dans ces deux nouvelles. Beaucoup de secrets et de mystères planent et nous hantent longtemps après la lecture, bien au-delà de l'histoire portée par un style sensible. On sent une urgence, une échappée nécessaire, loin de tout, une façon de se retrouver et de se reconstruire après avoir coupé les ponts ou brûlé ses traces.
Et toujours des liens tendres avec des femmes apportent un peu d'espoir et de bienveillance, un autre refuge dans ce monde hostile.
Éditions Champ Vallon, 2002 et 2014, postface de J.-B. Pontalis, 128 pages.
D'autres chroniques à lire dans ce blog :
- Selon Vincent
- Vétilles
- J'ai grandi
- Labyrinthes et Cie, La jubilation des hasards et Carnet japonais
- La neige gelée ne permettait que de tout petits pas
La vie solitaire ne l'effrayait pas. Même, il la voulait. Les routes là-bas étaient vastes, les déserts effrayants, les nuits sans complaisance. Les ciels étaient de fer, et lui se sentait pierre. Le dernier bar qu'il avait fréquenté ressemblait à ceux qu'il avait vus avant, et tous semblaient sortis tout droit d'un de ces multiples films où rôdent les épaves en fin de course, où danse la poussière, et durcissent les cœurs de ceux qui s'y échouent.Souvent, dans l'œuvre de Christian Garcin, des passerelles et des souterrains communiquent d'un livre à l'autre. Dans ce recueil de deux nouvelles publié en 2002, réédité en 2014, on trouve déjà les thèmes du repli, de la fuite dans un pays lointain et des grands espaces comme dans Selon Vincent. Mais aussi d'autres clins d'œil comme ce nom de Bembo qui deviendra le Bembo Café dans Des femmes disparaissent tenu par une certaine Misra Samjak, la même ou l'homonyme, qui tient ce bar perdu au milieu de nulle part dans Sortilège (qui n'est pas sans rappeler cette gargote nommée Ruta Sur, perdue à l'extrême sud du Chili et tenue par une Allemande dans Selon Vincent).
La nouvelle suivante, Cinq jours et une éternité, fait réapparaître Ezra Bembo quelques années après son exil. Il confie à Gaspard un mystérieux paquet (que celui-ci s'empresse d'ouvrir) à remettre à un couple de bergers.
La mort, les momies et le morbide rôdent dans ces deux nouvelles. Beaucoup de secrets et de mystères planent et nous hantent longtemps après la lecture, bien au-delà de l'histoire portée par un style sensible. On sent une urgence, une échappée nécessaire, loin de tout, une façon de se retrouver et de se reconstruire après avoir coupé les ponts ou brûlé ses traces.
Et toujours des liens tendres avec des femmes apportent un peu d'espoir et de bienveillance, un autre refuge dans ce monde hostile.
Éditions Champ Vallon, 2002 et 2014, postface de J.-B. Pontalis, 128 pages.
D'autres chroniques à lire dans ce blog :
- Selon Vincent
- Vétilles
- J'ai grandi
- Labyrinthes et Cie, La jubilation des hasards et Carnet japonais
- La neige gelée ne permettait que de tout petits pas
mercredi 4 novembre 2015
Éloge des libraires
Frank Andriat (un auteur belge, comme Bernard Quiriny), avec Jolie libraire dans la lumière, signe un bel hommage aux livres, aux lecteurs et aux libraires, aux rencontres autour des livres, aux librairies qu'il appelle des "jardins de livres".
Les clients de Maryline, la jolie libraire, viennent demander des livres et des auteurs fictifs, comme une certaine Aurélie Pompon (un nom qui sonne comme celui d'une célèbre romancière belge), et d'autres bien réels comme Christian Bobin ou Michèle Marineau. Dans les rayons de la librairie, sont aussi évoqués Erik Orsenna, Garcia Marquez et Anna Gavalda.
L'histoire parle de ces livres achetés au hasard et qui résonnent comme s'ils avaient été écrits pour le lecteur. Et parfois racontent sa propre histoire. Justement Maryline se reconnait trait pour trait dans un récit. Quelle est l'intention de l'auteur ? Quel message a-t-il à lui transmettre ?
Une anecdote : une cliente peintre entre dans la librairie, inspirée par la lumière qui tombe sur la libraire. Elles entament une conversation au cours de laquelle la peintre précise qu'elle habite à Melrand, en Bretagne, comme Marie Godest qui signe l'illustration de la couverture.
Quand fictions et et réalité se croisent.
Éditions Desclée de Brouwer Poche, 2015, 156 pages.
Les clients de Maryline, la jolie libraire, viennent demander des livres et des auteurs fictifs, comme une certaine Aurélie Pompon (un nom qui sonne comme celui d'une célèbre romancière belge), et d'autres bien réels comme Christian Bobin ou Michèle Marineau. Dans les rayons de la librairie, sont aussi évoqués Erik Orsenna, Garcia Marquez et Anna Gavalda.
L'histoire parle de ces livres achetés au hasard et qui résonnent comme s'ils avaient été écrits pour le lecteur. Et parfois racontent sa propre histoire. Justement Maryline se reconnait trait pour trait dans un récit. Quelle est l'intention de l'auteur ? Quel message a-t-il à lui transmettre ?
Une anecdote : une cliente peintre entre dans la librairie, inspirée par la lumière qui tombe sur la libraire. Elles entament une conversation au cours de laquelle la peintre précise qu'elle habite à Melrand, en Bretagne, comme Marie Godest qui signe l'illustration de la couverture.
Quand fictions et et réalité se croisent.
Éditions Desclée de Brouwer Poche, 2015, 156 pages.
dimanche 1 novembre 2015
Voyage au pays de Lapouge
On se croirait confortablement assis au coin du feu en compagnie de Gilles Lapouge qui égrène ses souvenirs, ses réflexions, ses rencontres, sur le ton de la confidence et de l'humour. Pour quelqu'un qui aime se perdre, le principe de l'abécédaire lui convient parfaitement, flânant d'un sujet à l'autre, de A comme Amado (Jorge) à W comme Western, il nous parle de son enfance, de la neige et du vent, d'anecdotes de travail, de voyages, de géographie, de rencontres... Lecture et écriture sont bien sûr les fils rouges du livre écrit en collaboration avec Éric Poindron. Il évoque les écrivains qui ont compté pour lui, et ses amis comme Nicolas Bouvier ou Jacques Lacan.
Un abécédaire savoureux et poétique.
Le Passeur Éditeur, 2015, 240 pages.
Je voudrais exhumer, réveiller et revisiter cette collection de lumières que chacun de nous possède, comme on possède un herbier pour se rappeler les promenades qu'on a faites et les amours qu'on a vécues, comme on tourne les pages d'une collection de timbres, de photos, de larmes, une collection de souvenirs, car au fond c'est bien cela, une lumière. (Extrait de l'entrée Collection)En toute liberté est le titre de cet Abécédaire intime de l'écrivain et journaliste, notamment correspondant du quotidien brésilien O Estado de S. Paulo.
Un abécédaire savoureux et poétique.
Le Passeur Éditeur, 2015, 240 pages.
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