lundi 3 février 2020

Un roman brillant

Après l'excellent Chaleur, dans la folie finlandaise des championnats insolites, voici à nouveau un passionnant roman de Joseph Incardona : La soustraction des possibles.
Cette fois, l'histoire se passe en Suisse, dans une autre sorte de folie, celle de l'argent, des banques, des paradis fiscaux et du désir de toujours plus des années 90.
La couverture dorée et ses engrenages d'horlogerie suisse semble exprimer que tout ce qui brille n'est pas d'or : sous ce faste de l'argent se cache un roman noir et des tragédies, avec de redoutables trahisons, mais aussi un roman d'amours où l'on peut mourir d'amour. L'amour est aussi la seule chose que l'on ne peut pas acheter, même si le sexe est parfois monnayé (il est aussi question de prostitution avec un personnage de gigolo et des prostituées-tueuses à gages).
Si ce roman est brillant, c'est surtout par le style de Joseph Incardona : son humour si flagrant dans Chaleur surgit notamment par de malicieuses et réjouissantes interventions de l'auteur qui interpelle directement le lecteur.
L'écrivain nous parle aussi de littérature et de lecture : une activité qui pourrait ne servir à rien, mais qui ne l'est pas pour la plupart d'entre nous.
Tout ce qui ne sert à rien est précieux.
Éditions Finitude, 2020, 400 pages.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire