L'écrivain belge Stefan Hertmans vit à Monieux une partie de l'année. Un jour, il entend parler d'un pogrom qui aurait eu lieu dans ce village il y a mille ans et d'un trésor caché. Il découvre l'existence d'un manuscrit datant de 1096 retrouvé au Caire et conservé à l'université de Cambridge en Angleterre : une lettre de recommandation écrite en hébreu à propos d'une jeune femme qui a vécu un drame à Monieux.
Ce précieux document inspire à l'écrivain un roman, Le cœur converti, sur cette jeune chrétienne qui s'est convertie au judaïsme par amour et a dû fuir plusieurs fois dans sa vie, à l'époque des Croisades et des guerres de religions. Elle a longtemps vécu à Monieux qui comptait alors, en 1091, une importante communauté juive.
Mais le roman est aussi contemporain car l'écrivain raconte comment il a suivi ses traces à travers la France, de Rouen à Narbonne et Marseille, et jusqu'au Moyen-Orient, et bien sûr à Monieux où, dit-il, « je me suis senti plus heureux que nulle part ailleurs en ce bas monde ». En effet, sa description du village et ses environs donne envie d'aller y admirer le paysage et y goûter la douceur de vivre.
La beauté et la quiétude du village d'aujourd'hui ne nous laisse pas soupçonner son riche passé ni les terribles événements qui s'y sont déroulés autrefois.
Ce roman très prenant nous fait découvrir ce qui se cache sous ces vieilles pierres.
Gallimard, 2018, 370 pages.
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