Mariette Navarro a écrit Ultramarins suite à une résidence d'auteurs à bord d'un cargo en 2012, puis à la Maison de la poésie de Rennes en 2016. Elle est l'autrice de textes en prose poétique et de pièces de théâtre. C'est son premier roman.
Un porte-conteneurs fend la mer.
À son bord, une commandante aguerrie et vingt hommes de mer. Peut-être davantage au-delà des mers. Tous des ultramarins.
Un jour, contre toute attente, elle donne son accord pour une presque folie : une baignade en pleine mer. Elle reste seule sur le navire, mais c'est comme si elle perdait pied.
En mer, naissent les légendes, d'un grain de sable, d'un souffle dans la machine, d'un petit écart, d'une dérive entre le
monde des vivants, celui des morts, celui des terriens et celui des
marins. Des fantômes surgissent du fond des mers, du fond du cœur, de l'outre mer.
Elle se souviendra de la position, elle se penche pour noter sur la carte cet endroit d'Atlantique sans mystère, où il s'en est fallu de peu pour qu'une autre embarcation croise leur route et s'étonne de leur immobilité. Elle appuie particulièrement le crayon, jusqu'à percer la feuille, jusqu'à laisser un trou dans le papier à l'endroit de leur saut, une ouverture possible à garder en mémoire.
Un roman magnétique, une légende où les hommes et les machines échappent à la réalité, perdent leurs repères, sortent des radars. Un roman magnifique.
Quidam éditeur, 2021, 156 pages.
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