Toujours une belle illustration de Simon Roussin |
Le texte rappelle suffisamment les épisodes précédents pour rafraîchir notre mémoire et permettre à ceux qui ne l'auraient pas lu (mais n'hésitez pas, ça vaut le coup et ça fait du bien) de suivre parfaitement.
Donc notre héros, Émilien Long, professeur d'économie, est désormais président. Mais, vu son état d'esprit, le statut et l'exercice du pouvoir ne lui conviennent pas : il propose un référendum aux Français pour une autre forme de gouvernance à six personnes au lieu d'un seul président. Cela nous renvoie à Léon Blum, comme un hommage au Front Populaire, surtout dans le début du roman.
Ne s'arrêtant pas là, notre président propose son art de vivre à l'ONU, donc au monde entier.
Comme dans Paresse pour tous, le roman, très vivant avec sa galerie de personnages et situations, a plutôt l'allure d'un manifeste ou d'un essai utopique — mais pas tant que ça : on voudrait tellement que ce soit vrai —, voire un conte philosophique, tant il est pointu en réflexions économiques, géopolitiques, mais aussi en art de vivre et en poésie !
Il est très plausible dans le moindre détail de ses attachants personnages plus réels que nature, dans leur vie quotidienne, personnelle et professionnelle. Mais il y a en a aussi de très antipathiques, tellement bien dépeints avec leurs biais de désinformation ou de vision réduite qu'ils en seraient presque comiques. Quelques vraies personnes sont subtilement égratignées au passage. Les ados sont ado-rables : blasés comme il se doit. Les amoureux sont émouvants. Bref, on y croit à fond !
Si Hadrien Klent (un pseudonyme) n'est pas professeur d'économie comme son personnage principal, il est un excellent pédagogue car tout est parfaitement limpide.
Donc, je propose, à l'image d'Émilien Long, qu'Hadrien Klent se présente aux prochaines élections pour qu'enfin nous prenions le temps de vivre.
Klent président ! Et vivement la suite...
Le Tripode, 2023, 352 pages.
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