samedi 21 avril 2012

Se raconter de belles histoires

Éditions Actes Sud, 2008, 208 pages.
Annie Ernaux (voir chronique précédente) écrit la vie à partir de son expérience. Nancy Huston, quant à elle, dans L'espèce fabulatrice, pense que nous sommes des êtres de fiction qui nous racontons des histoires en permanence. Notre quête de sens, la peur de l'inconnu, nous poussent à répondre à des questions incessantes, à trouver une explication à tout, au risque de... fabuler. C'est notre manière d'être dans le monde, en tissant des passerelles subtiles et complexes entre fiction et réalité.
Pour Nancy Huston, "la littérature nous fait le cadeau d'une réalité, qui tout en étant reconnaissable, est en même temps autre : plus précise, plus profonde, plus intense, plus pleine, plus durable que la réalité au-dehors. Dans le meilleur des cas, elle nous donne des forces pour retourner dans cette réalité-là et la lire, elle aussi avec plus de finesse..." Et de citer Mark Twain pour qui "la seule différence entre la réalité et la fiction, c'est que la fiction se doit d'être crédible". Question de crédibilité ou de cohérence.
Pour qu'une histoire existe, il faut ce grain de sable qui perturbe, dans nos vies comme dans les romans (et ceux que nous nous racontons). Et nous ne savons plus si c'est la vie qui imite l'art ou l'art qui imite la vie.

C'est ce que développe Jerome Bruner, dans son essai Pourquoi nous racontons-nous des histoires ?, où il étudie le récit au fondement de la culture et de l'identité, à travers le droit, la littérature et la vie quotidienne.
Et pour finir, je cite le psychologue Yves-Alexandre Thalmann : "Le bonheur résulte principalement de la façon dont nous interprétons ce qui nous arrive, c’est-à-dire dont nous racontons nos histoires !"
Autant choisir de se raconter de belles histoires...







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