Attention ! Cette histoire totalement incroyable risque de vous ensorceler et vous aspirer tout cru, ligoté aux 60 pages du livre impossible à lâcher ! Et le charme agira longtemps après.
Dans la maison de l'ogre, il y a une ogresse exaltée, envoûtée par le démon de l'amour, qui semble droit sortie du cabaret burlesque. Il y a trois filles dévergondées par les coups de braguette magique de leurs parents et des amis de leurs parents.... (ils ont l'inceste joyeux dans la famille, et pas égoïste). C'est la fête tous les jours, dans la joie, la bonne humeur (malgré le caractère irascible et brutal du père, mais on est un ogre ou on ne l'est pas) et le complet dérèglement des sens de la famille ! Sade n'est pas leur cousin, mais serait fier d'eux.
Malgré ce passé — que d'aucuns jugeraient monstrueux et traumatique —, la jeune narratrice raconte son histoire sans se départir de sa candeur et de sa gaîté. Mais finalement, le thème de ce roman pourrait être : comment la littérature vient aux filles. Car, s'il n'y a pas ce qu'on pourrait appeler une "morale", il y a bien une formule magique :
"Et je trouvai que tout était bien, que le monde traçait en riant des boucles, des volutes, qu'il suffisait — comme je l'avais toujours su, toujours cru — d'être extrêmement attentif pour que vivre vous procure une joie terrible, pour que se fabrique une œuvre d'art grâce à votre corps, à vos mains, à vos yeux, à votre pauvre cœur brisé."Sublimez, sublimez, il en restera toujours quelque chose !
Éditions Verdier, 2012, 64 pages.
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