C'est peu dire que l'écrivain José Saramago n'était pas très catholique. Ce Portugais, Prix Nobel de littérature en 1998, était très engagé à gauche. Après avoir fait scandale avec L'évangile selon Jésus-Christ, il en remet une couche avec son dernier roman : Caïn. Il y revisite les récits bibliques — à partir d'Adam et Ève, jusqu'à Noé, en passant par Moïse, Lilith et Abraham — et démonte, avec un humour caustique, les principes selon lesquels Dieu serait infiniment bon et miséricordieux.
Non seulement José Saramago défie Dieu et le prend en faute, mais il outrepasse les lois de la typographie et de la ponctuation : les majuscules servent à ponctuer ses longues phrases rythmées par des virgules, dialogues compris, et surtout pas pour les noms propres qui en sont dépourvus (Dieu est logé à la même enseigne). Preuve est faite que les règles ne servent qu'à être transgressées, pourvu que ce soit avec brio.
Le roman Caïn se termine par "L'histoire est terminée, il n'y aura rien d'autre à raconter". Un véritable point final à son œuvre, puisque José Saramago meurt en 2010, un an après sa publication.
PS : Annie, qui m'a prêté ce livre et me l'a vivement conseillé, trouve que je ne suis pas suffisamment dithyrambique dans cette chronique.
Donc, j'insiste : José Saramago est un auteur méconnu qui vaut la peine d'être lu.
Éditions du Seuil, 2011, 180 pages.
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