Quarante ans après le coup d'État de Pinochet au Chili, le 11 septembre 1973, les éditions Privat publient un émouvant livre de photos en noir et blanc de Georges Bartoli, comme un état des lieux du pays.
Le photographe et journaliste nous emmène en voyage dans le Chili actuel et réel, de l'extrême sud et les glaciales Patagonie et Terre de Feu, en passant par le territoire Mapuche de l'Araucania, puis les villes du centre, Valparaíso et Santiago, jusqu'au torride désert d'Atacama, à l'extrême nord.
Dans ce pays des extrêmes, étiré tout en longueur en bordure de l'océan Pacifique, on voyage en bateau, à pied, en autocar, en trolley, en camion... dans les paysages sauvages, les villes, les îles, les stations de ski, les friches industrielles, les églises, les cafés et les cantines... mais aussi ces lieux de mémoire où furent détenus et torturés des milliers d'hommes et de femmes sous la dictature.
Bien sûr, nous croisons les visages d'autres voyageurs ou d'habitants nativos, mineurs, peones ou gauchos, femmes de pêcheurs, enfants...
Les légendes de photos nous plongent plus profondément dans les images.
Le souvenir du président Salvador Allende est toujours bien présent dans la mémoire collective. Dans deux textes, sa fille, Isabel Allende Bussi (femme politique et cousine de la romancière Isabel Allende) raconte d'abord ce jour funeste du coup d'État, puis le parcours politique de celui qui sacrifia sa vie pour la démocratie et qui reste un symbole pour les jeunes d'aujourd'hui. Gérard Mordillat revient également sur la mort de Salvador Allende et sur son image, toujours vive, comme le prouvent certaines photos du livre : un portrait de militant, une statue ou une fresque qui lui sont dédiées.
Bien que le Chili regorge de paysages touristiques à couper le souffle, ce n'est pas le parti pris de ce livre en noir, blanc et rouge. C'est un parcours initiatique poignant dans l'Histoire profonde et les histoires quotidiennes du Chili et des Chiliens.
Éditions Privat, 2014, 30 x 24 cm, 144 pages.
Voir aussi :
- le site de Georges Bartoli
- la chronique sur Le reste est silence de Carla Guelfenbein
- la chronique sur La danse de la réalité d'Alejandro Jodorowsky
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