C'est une des questions à laquelle tente de répondre ce roman, Alyah, d'Éliette Abécassis. Alyah ?
"Ce qui signifie "montée" en hébreu. C'est ça, monter vers la terre promise, celle de nos ancêtres, celle où il est possible d'être juif. Plus qu'un refuge : un projet, un idéal, une réalité maintenant. Depuis toujours, les Juifs disent "L'an prochain à Jérusalem." Peut-être est-il temps d'y aller ?"Une question que certains se posent, malgré leur amour de la France, et que d'autres, de plus en plus nombreux, réalisent.
La narratrice, Esther Vidal (déjà rencontrée dans le roman Sépharade et qui ressemble beaucoup à Éliette Abécassis), professeur de français en ZEP qui croit à l'éducation, se confronte à des situations quotidiennes nouvelles (depuis cinquante ans), angoissantes et stressantes, à différents niveaux : des attentats de janvier 2015 à un dîner avec quelqu'un qui vote FN ou des élèves qui crachent sur sa voiture ou la menacent en cours. Comment se protéger de ces agressions permanentes ? Pourquoi tant de haine ? Quel est le symptôme ? Cette situation de crise est l'occasion de retours historiques sur le statut des Juifs, ceux qui les ont protégés et ceux qui les ont opprimés.
Un roman d'actualité, un essai très instructif, au style fluide, qui se lit très vite, dans l'urgence.
Éditions Albin Michel, 2015, 256 pages.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire