Illustration de Pablo Harymbat, dit Gualicho. |
Zooey est une référence à Franny et Zooey de J.D. Salinger, et pourquoi pas un clin d'œil à l'actrice Zooey Deschanel, d'autant que le chat de Bonnie s'appelle Deschanel. Les références littéraires sont nombreuses : Boris Vian, Tao Lin, mais aussi Faulkner, Thomas Mann, Saint-Exupéry...
C'est fastoche, la littérature postmoderne, n'importe qui peut prendre son plus beau cynisme et un petit air narquois, n'importe qui peut faire de l'autodérision. Faudrait relire les grands, Faulkner, Stendhal, Thomas Mann, eux ils savaient soutenir un propos pendant trois à cinq cents pages. Aujourd'hui, tout le monde veut être malin et second degré. Malin mais mort. Tous morts.Te quiero (Je t'aime en espagnol) est l'histoire d'amour de deux jeunes geeks qui se rencontrent sur Internet, d'abord, et qui communiquent par mails, textos, tchat, WhatsApp, Facebook, Skype...
Lorsqu'ils se rencontrent réellement, ils ont un peu de mal à tenir une conversation qui ne soit pas décousue et truffée de rêves surréalistes, d'envies sans suite, mais d'une grande inventivité. Tous deux atteints de troubles du comportement, leur équilibre semble précaire, ce qui crée une tension et un mystère dans l'intrigue.
Dans cet univers étrange et virtuel, la réalité s'ancre dans la consommation avec des citations de noms de marques internationales, le détail des menus et boissons, et aussi des indications précises de lieux : bars, rues, itinéraires dans les quartiers de Buenos Aires.
Te quiero est une chronique actuelle et délirante qui aurait pu continuer pendant des pages et des pages sur ce fil tendu, mais l'auteur décide soudain d'y mettre un point final : "On peut s'arrêter là."
Te quiero, suivi de Tom et Guirnaldo, traduit de l'espagnol (Argentine) par Margot Nguyen Béraud, éditions Asphalte, 2016, 144 pages.
Et comme toujours chez Asphalte, la playlist choisie par l'auteur, J.P. Zooey lui-même.
La critique est bien tournée mais faut-il acquérir ou non ce livre ?
RépondreSupprimerEt oui, bien sûr ! Je te rappelle que l'objectif de mon blog est de parler des livres que j'ai aimés et de donner envie aux lecteurs.
RépondreSupprimerJ'ai fini ce livre "postmoderne" tout à fait remarquable et drôle. En même temps pessimiste : les protagonistes ne savent vraiment pas que faire et que penser. C'est l"époque qui veut ça ? Le mal d'une génération ? Ce spleen mène à une folie que cache mal la fantaisie. Rien de nouveau sous le soleil. La postface, rare dans les ouvrages en général est ici éclairante. Je suis d'accord avec notre blogueuse pour placer Boris Vian dans les références. L'utilisation intensive des "marques" est aujourd'hui récurrente dans tout roman "jeune et moderne" qui se respecte. Depuis ce cher Bret Easton Ellis (le premier je crois). Quant à l'introduction des réseaux sociaux et outils informatiques de com en littérature, comme au cinéma et à la télé, ça ne fait que commencer et commence à devenir énervant
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