jeudi 17 janvier 2019

Totalement délicat

Antoine Choplin, dans Partiellement nuageux, nous emmène au Chili. Ce n'est qu'au fil des pages que l'histoire et les personnages se révèlent dans un style tout en subtilité et profondeur. L'atmosphère de ce court roman imprègne longtemps après sa lecture.
Un homme perdu dans ses pensées tourne en rond autour du Palais de la Moneda comme un satellite. Astronome solitaire, il est monté à la capitale pour demander une subvention pour son vieux télescope. L'homme est taciturne, mélancolique, hanté par une disparition.
Au musée de la Mémoire, il croise une femme.
Quelle mémoire, l'un et l'autre, sont-ils venus tenter de comprendre ou d'expier ?
Faut pas t'inquiéter pour ce genre de nuages, j'ai continué en regardant vers le ciel. Quelquefois, ils amènent la pluie, et quelquefois non. Mais, même s'ils en amènent, ça dure jamais longtemps.
Elle a regardé elle aussi vers les nuages pendant un moment.
Partiellement nuageux est un roman élégant, qui pèse et creuse — avec légèreté et profondeur (oui, tout cela à la fois)— chaque mot, chaque expression. Partiellement nuageux est totalement délicat.

Éditions La fosse aux ours, 2019, 144 pages.

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