Ce cadenas tient le lecteur prisonnier jusqu'à la dernière page. J'ai lu d'une traite ce roman puissant qui vous prend par la main et ne vous lâche pas. On est éblouit par sa subtile justesse, avec un style apparemment simple mais très près du réel (qui rappelle l'ambiance cocasse de Valérie Mréjen), qui vous fait entrer dans l'histoire et vous y cadenasse jusqu'au bout : la narratrice en a tellement sa claque des mensonges qu'elle va droit au but sans fioritures. Elle veut tirer cela au clair (d'ailleurs, elle s'appelle Claire). La trame est implacable. Au départ, tout semble gros comme une maison, voire deux maisons. À tel point qu'on se dit qu'il doit y avoir autre chose. Le mystère plane.
Entre la famille Coquillaud et la famille Meunier, les liens sont étroits. Voire flous.
Et on se demande comment tout cela va finir.
La mère est folle (le personnage est digne de figurer en bonne place du palmarès des mères névrosées et toxiques) et pleine de contradictions (qui pourraient être drôles si elles ne perturbaient pas toute la famille), mais elle a un seul objectif : l'ascenseur social. Coûte que coûte. Elle n'a que faire de valeurs comme la loyauté et la vérité, par exemple. Quant au père... c'est peut-être là que le bât blesse !
Claire réfléchissait beaucoup. Et elle se posait la question que tous les enfants se posent : mes parents s'aiment-ils ? Elle ne savait pas y répondre. Elle se résumait les données du problème : sans son père, sa mère serait à l'asile de fous ; sans sa mère, son père serait en prison. Était-ce cela, l'amour ? Elle ne savait pas.Un premier roman très réussi, prenant, tellement fin du point de vue psychologique qu'il pourrait passer pour un récit. D'ailleurs, l'épilogue assène le coup en laissant penser qu'il s'agit d'une histoire vraie.
Vraiment impeccable !
Quidam éditeur, 2019, 196 pages.
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