C'est l'histoire d'un jeune homme naïf et maladroit, entre Candide et Gaston Lagaffe, qui a le cœur dans une main et une boîte à outils héritée de son père dans l'autre.
Ce pauvre garçon se fait tellement manipuler par ses patrons plus ou moins branquignols, comme par ses amis et petites amies, que cela en devient affligeant. De maladresses en négligences, on atteint le cataclysme.
Heureusement, lors d'apartés, un second narrateur vient interpeller le lecteur — ou plutôt la lectrice — pour le prendre à témoin et critiquer le premier narrateur sur l'histoire en cours.
Ces intermèdes d'autocritique sont alors d'une lucidité et d'une drôlerie inattendue, rattrapant au vol le lecteur — ou plutôt la lectrice — qui était à deux doigts de lâcher le livre. En voici un extrait :
Je suis affreusement désolé, chère lectrice, de ne jamais tenir parole et d'interrompre encore et toujours votre lecture. Je voulais simplement vous mettre en garde contre les propos sexistes et pour le moins "beauf" que le narrateur met dans la bouche de son personnage au nom italien, Ciccio, je crois. Ces propos sont ridicules ; ils constituent le cliché de l'artisan viril et sont proprement inacceptables.
Il y a de tout dans ce récit, décidément, et beaucoup de sottises.Il faut dire qu'aucun détail technique ne nous sera épargné sur les métiers manuels — un roman d'apprentissage pur jus — jusqu'à la technique et aux calculs pour fabriquer un cercueil. Et là, on touche le fond. Tout y est : l'ambiance de chantier avec ses blagues de potaches, la formation des apprentis à l'emporte-pièce et autres magouilles juteuses pour les organisateurs. C'est du lourd.
Certes, l'humour rocambolesque et picaresque des aventures de ce jeune homme m'aura un peu échappé, celui des apartés beaucoup moins !
Éditions François Bourin, 2019, 496 pages.
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