Elle part du constat que ce sont souvent nos mères qui, en voulant nous mettre en garde contre les violences faites aux femmes, nous inculquent plus fortement les injonctions et les modèles attendus — qui sont donc complètement intégrés.
Elle décortique également ce rôle de mère et ce qu'il suppose dans nos sociétés.
Fort intéressant également, l'autrice démontre comment le patriarcat rend les femmes hostiles envers elles-mêmes, entre elles et comment la "solidarité féminine" ne serait souvent qu'une légende tant elle est sanctionnée.
Quant aux tentatives de rébellion ou d'indépendance d'esprit, elles se retournent souvent contre celles qui ont osé lutter ou souligner les inégalités — au lieu de coopérer et soutenir passivement le patriarcat.
Et au passage : bon courage à celles qui crient haut et fort, c'est-à-dire publiquement, leur féminisme ! Elles sont nombreuses à faire les frais de leur combat contre les injustices car le retour de bâton est disproportionné (bannissement, harcèlement et menaces, notamment sur les réseaux sociaux).
Camille Lextray explique donc pourquoi le système est si difficile à contrecarrer et comment les initiatives individuelles ne servent pas à grand-chose. C'est un peu comme faire sa part de colibri pour sauvegarder l'environnement : tout est à faire. Ou plutôt, tout est à défaire !
Un brillant essai jubilatoire tant il dit avec clarté et justesse ce que chacune et chacun pense ou pressent tout bas (ou souvent n'a même pas encore été jusque là...). Indispensable !
Leduc, 2024, 160 pages.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire