En voyant le film de Bresson, Au hasard Balthazar, Jean-Luc Godard tombe amoureux de Anne Wiazemsky qui tient le rôle principal. Elle n'a que faire de lui jusqu'à ce qu'elle voit ses films Pierrot le fou et Masculin Féminin, et lui écrive une lettre. Commence alors une folle histoire d'amour entre le cinéaste déjà célèbre et la jeune comédienne encore étudiante, de dix-sept ans plus jeune que lui, et mineure (la majorité était à 21 ans à l'époque).
Anne Wiazemsky a écrit une vingtaine de livres et scénarios avant de raconter cette période de sa vie dans le roman Une année studieuse. L'appellation roman est probablement une façon pudique d'exprimer son point de vue sur cette histoire, vue à travers le filtre de la mémoire et de la maturité.
C'est un peu la réponse de la bergère au berger car elle avait été choquée que Godard fasse feu de tout bois en utilisant des scènes de sa propre vie dans ses films. "Je venais de prendre une importante leçon sur les rapports étroits entre la vie intime et la création", écrit-elle.
Les personnages de ce “roman“ ont une dimension réelle puisqu'on y croise, en plus de Godard dans le rôle principal, François Mauriac (le grand-père de Anne), Antoine Gallimard (son ami d'enfance), son frère Pierre (le futur dessinateur Wiaz), mais aussi François Truffaut, Francis Jeanson, Jeanne Moreau, et même Daniel Cohn-Bendit qu'elle a rencontré à la fac de Nanterre en 1967...
Un beau tableau de cette époque, entre Nouvelle Vague et pré-68.
Éditions Gallimard, 2012, Collection Folio n° 5680, 2013, 288 pages.
Lire aussi ma chronique sur Jeune fille.
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