Comment raconter des histoires horribles de façon décalée et humoristique ? Avec mordant, comme l'indique justement le titre du livre de Robert Goolrick : Féroces. Le titre original est : The end of the world as we know it : Scenes from a life. Cela n'a rien à voir, mais donne le ton.
Dialogues absurdes, situations abracadabrantesques, anecdotes extravagantes, repas incongrus d'une famille névrosée : c'est tellement cocasse qu'on a sans cesse envie de s'interrompre pour lire à haute voix un passage à la personne qui se trouve à côté.
On sent tout de suite que cela cache quelque chose. Et en effet, petit à petit, cela devient moins comique et plus terrible, vraiment terrible...
On pourrait dédier ce livre à toutes les familles qui tiennent beaucoup à tout garder sous contrôle, sauf le reste.
(formule que j'emprunte à l'exergue du blog d'Antioche, Edible Poisons : "Tout est sous contrôle. Sauf le reste.")
Éditions Anne Carrière, 2010, 254 pages.
Voir aussi mes chroniques sur les autres romans de Robert Goolrick :
- La chute des princes.
- Une femme simple et honnête.
effectivement un livre qui mord et qui nous happe. Le cours de la lecture nous entraine et l'on sent petit à petit l'orage qui approche et l'abcès qui gonfle, on étouffe tant les choses sont tues. Et le cours effrayant d'une vie blessée qui s'infecte de n'avoir pas de réponses, pas de main tendue, pas de mots salvateurs. On voudrait que ça explose... mais alors tout est en morceaux.
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