Un grand cinéaste, Wim Wenders, qui rend hommage à un grand photographe, Sebastiāo Salgado, cela fait un grand documentaire :
Le sel de la terre.
Wenders n'en est pas à son coup d'essai en matière de documentaires-hommages sur d'autres artistes : la chorégraphe Pina Bausch, les musiciens cubains de Buena Vista Social Club, le cinéaste Ozu avec Tokyo-Ga ou le couturier Yamamoto avec Carnets de notes sur vêtements et villes...
Le sel de la terre est co-réalisé par le fils du photographe brésilien, Juliano Ribeiro Salgado.
La bande-son est captivante avec les voix des deux amis, aux accents respectifs
allemand ou brésilien, et celle du fils, qui
commentent les images en français, et la musique originale signée Laurent Petitgand.
Le film traite à la fois de l'œuvre et des sujets de prédilection du photographe, mais aussi de sa vie d'aventurier sur toute la planète, et de sa famille, sa femme, Lélia Wanick Salgado qui l'a toujours encouragé, et ses fils. Ce portrait sensible, physique et moral, montre un homme touchant, engagé. Après avoir montré les conditions de vie et de travail des hommes, comme dans la mine d'or de Serra Pelada, il a aussi témoigné sur les exodes de différents continents, la famine au Sahel et les massacres du Rwanda. À ce moment, la misère et la cruauté humaines viennent à bout du photographe qui se remet difficilement d'avoir vu l'insoutenable cœur des ténèbres.
Puis, sur une idée de sa femme, il reprend goût à la vie en reboisant la forêt disparue dans la ferme familiale au Brésil. Alors Salgado repart à l'aventure autour de la Terre et s'intéresse alors à la nature sauvage et les animaux pour son projet Genesis, et l'optimisme revient.
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