Avec Les poupées sauvages, Claire Deville m'embarque dans le tourbillon du tango, le vrai, à Buenos Aires, avec les danseurs, les vrais, passionnés, voire acharnés, sinon rien. Jusqu'au bout de la nuit. Jusqu'au bout, tout court. Ici, le tango n'est ni une danse de salon, ni un passe-temps d'amateurs. C'est du grand art — extrême, une véritable drogue —, au-delà de la technique, avec ses codes, ses guerres, ses territoires... Grandeur et décadence.
Le voyage en train est passé étonnamment vite : j'étais ailleurs, dans un tango envoûtant, prenant, maléfique.
"C'est avec la nuit que viennent les loups. Chaque soir les chiens leur cèdent la place. Je les vois autour du lit comme autour d'un feu. Ils se rapprochent au fur et à mesure de la nuit et des cauchemars. Leurs yeux brillent de plus en plus fort avant que ne me libèrent les oiseaux de l'aube. Tout paraît insurmontable quand ils sont là. Une seule chose à faire : danser. Il est minuit, la journée commence."Claire Deville est danseuse et connaît parfaitement son sujet. On sent qu'elle a touché l'âme de la danse.
Elle a reçu le prix de l'Association pour l'aide aux jeunes auteurs (APAJ) en partenariat avec Libération en 2013 pour Dernier tango à Bruxelles. Les poupées sauvages est son premier roman, édité par Le Délirium. Un coup de maître.
Éditions Le Délirium, 2014.
© Crédit photo : 2013 Tango Paparazzo.
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