Les bleus dominent dans ces nouvelles : bleus de la mer, bleus des piscines, bleus du ciel... De Hawaï à Los Angeles, les paysages sont idylliques mais ne consolent de rien. Au dos des cartes postales, les paradis sont artificiels. Et les bleus s'en prennent à l'âme.
Dans ces onze nouvelles, il y a toujours des femmes, souvent mères, seules ou mal accompagnées, au bord du gouffre, de l'alcool, de la drogue ou de la violence des autres, de la vie... Sont-elles sur le point de tomber à nouveau ou de se sauver, à toutes jambes ?
L'écriture sensible, et éperdument troublante, de Kate Braverman accompagne ces femmes en souffrance, avec douceur et bienveillance.
Extrait de la nouvelle Bleu éperdument :
"Les autres mères jouent au tennis et au bridge, elles organisent des dîners, assistent à des avant-premières et des tournages en décors naturels. Elles sont bronzées et sûres d'elles. Elles n'ont pas de cheveux blancs. Ma mère n'est pas du tout du même pédigrée. Elle peut s'enquiller de la vodka jusqu'à en crever, je m'en contrefiche."Extrait de la nouvelle Blues d'hiver :
"Elle transporte sa bouteille de vodka jusqu'à la fenêtre. Il y a les coulures que laisse la pluie et, au loin, l'abcès de la nuit. Les poètes savent qu'il n'y a rien à voir dans un ciel sous scellé, songe Erica. La lune est noire comme un chien errant. Le ciel une espèce de zoo. Sans accouplements célestes."Et la couverture, n'est-elle pas magnifique aussi, comme hallucinée ?
- De la même autrice, chez le même éditeur : Lithium pour Médée.
* C'est l'éditeur, entre autres, de Gabriel Josipovici, B.S. Johnson, Philippe Annocque...
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