mardi 8 mars 2016

Dans les petits papiers de l'édition

Photo Astrid di Crollalanza © Flammarion
17 % des Français auraient écrit un roman. Chaque année, les maisons d'édition reçoivent des milliers de manuscrits. Certains ont la chance d'être publiés, d'autres restent dans les tiroirs. 
On fantasme beaucoup sur le mode de vie des écrivains, un métier romantique — romanesque — par excellence. Pourtant la réalité des coulisses de l'édition est souvent loin du mythe.
Jean-Baptiste Gendarme propose d'éclairer l'écrivain débutant dans son essai aussi réaliste que drôle — dans l'esprit de la revue Décapage qu'il a fondée (lire la chronique) : Splendeurs et misères de l'aspirant écrivain : conseils à l'usage de ceux qui souhaitent publier un premier roman [et qui pourraient bien y parvenir].
Avec sept livres publiés, dont cinq romans chez Gallimard, l'auteur connaît bien les rouages de ce marché, voire de cette industrie, où quelques irréductibles maisons plus artisanales s'évertuent à promouvoir une littérature de qualité et ne trouvent pas toujours le nombre de lecteurs qu'elles mériteraient. Le talent ne faisant pas obligatoirement les plus grosses ventes.
Toutes les étapes, avant et pendant la vie littéraire, sont passées en revue, nourries de judicieux conseils et de nombreuses citations et anecdotes bien senties : l'écriture, l'envoi du manuscrit, les déceptions, la signature du contrat et les droits dérivés, la mise en place en librairie et les retours, les critiques et les prix littéraires, la rencontre avec les lecteurs et leurs questions rebattues, etc.
Et autres désillusions et situations cocasses, hilarantes, pitoyables et malheureusement véridiques, notamment les signatures dans les salons littéraires alors que l'écrivain est inconnu. Pour finir, en annexe, des extraits de témoignages, parus dans la revue Décapage ou ailleurs, sur la manière dont les écrivains écrivent.
Voilà qui décape, couche après couche, le vernis d'une activité très variée, redoutable, injuste et néanmoins passionnante !

Éditions Flammarion, 2014, 173 pages.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire