Reporter de guerre pendant plus de vingt ans, Sorj Chalandon souhaitait depuis longtemps écrire sur la douleur de la guerre. La fiction le lui a permis avec des personnages qui pouvaient agir à sa place, prolonger son expérience, celle de la tragédie, réelle et poétique. D'où le thème du théâtre omniprésent.
Le quatrième mur est cette frontière invisible entre la scène et les spectateurs, entre la fiction et le réel. Une pièce doit être jouée dans un pays en guerre — Antigone d'Anouilh au Liban — comme une trêve utopique : pendant deux heures, des comédiens des différents camps feraient vivre la paix. L'histoire est à la fois intimiste et historique. Georges, metteur en scène et
militant qui a une petite famille, est embarqué, par conviction et
amitié, dans la grande Histoire et l'enfer de la guerre.
Éric Corbeyran, scénariste de bande dessinée, et Horne, dessinateur, se sont emparés de ce drame subtil, beau et terriblement tragique, où tout est étroitement imbriqué, ajoutant un autre niveau de lecture : le dessin en noir et blanc, à la fois doux et sombre.
Que ce soit physiquement ou psychologiquement, certains ne reviennent jamais de la guerre.
BD : Marabulles, 2016, 136 pages.
Roman : Grasset (2013), Livre de Poche (2014), 336 pages. Prix Goncourt des Lycéens 2013.
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