Ces derniers marchent également sur les traces de Li Bai et Du Fu, deux amis poètes chinois du 8e siècle, buvant, devisant et écrivant aux étapes.
Le narrateur souffre dans la montée, sous la pluie et dans la brume, affamé et assoiffé, avec son ordinateur dans son sac à dos. Il cherche l'inspiration en même temps que son souffle.
Mais comment écrire la poésie au XXIe siècle ?
La forme sort des sentiers battus : les phrases sont, non pas alignées au kilomètre mais fractionnées, clairsemées sur la page, peut-être au rythme de la pensée (ou des pas et du souffle) du narrateur, peut-être pour imiter les nuages en barbe à papa du paysage, ou bien encore pour nous laisser lire entre les lignes et glisser nos propres pensées entre les mots...
on dirait que la nature plagieLa ponctuation est quasiment inexistante. Comme dans un jeu de piste, le lecteur trace sa propre voie dans les pas de l'auteur et dans la forêt de sa prose.
les peintures à l'encre de Chine et l'unique coup de pinceau infiniment ralenti pousse
la brume
les arbres accrochent
un peu du ciel emporté
dans leurs branches
duveteuses le rouleau
Le prologue et l'épilogue, dans l'agitation de la ville, ouvrent et ferment la parenthèse dans la nature, loin des familles et du quotidien des deux amis.
Le texte est semé de références littéraires, de surprises, d'humour et de dérision parce que "la poésie, c'est pas des cacahuètes".
Une Ascension comme une méditation contemporaine et émouvante.
Éditions Le corridor bleu, 2018, 80 pages.
Lire aussi quelques notes de l'ami poète, Pierre Vinclair, qui l'accompagnait dans ces tribulations.
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