Le Vampyre de John Polidori est la nouvelle qui a marqué l'histoire du vampirisme en littérature, en tout cas le premier récit moderne du genre qui a remporté un succès en son temps et a inspiré d'autres écrivains par la suite, dont Bram Stoker et son Dracula.
Deux cents ans exactement après sa première publication en 1819, voici sa réédition avec une suite imaginée par Cyprien Bérard (en 1826), Lord Ruthwen ou Les Vampires, qui rassemble d'autres légendes plus anciennes de fantômes et revenants. Aujourd’hui encore, le thème n'en finit pas de ressusciter.
Mais l'histoire de ce Vampyre est troublante car Polidori a lui-même été inspiré par un brouillon du poète anglais Lord Byron et sa véritable histoire — on pourrait voir là une forme de vampirisme littéraire et d'autofiction.
Alors qu'ils étaient en villégiature près du lac Léman, Lord Byron, Percy Shelley et Mary Godwin (qui deviendra Mary Shelley) décident d'écrire sur le thème des fantômes. Mary Godwin commence alors son roman Frankenstein. Lord Byron se contente de quelques notes, dont s'emparera ensuite Polidori, qui était son médecin mais aussi son secrétaire.
Le personnage de Lord Ruthwen serait directement inspiré de la personnalité ambivalente de Lord Byron — qui trainait une réputation sulfureuse, voire maléfique autant que fascinante — et des relations plutôt tendues avec Polidori.
Et pour finir, la nouvelle Le Vampyre est signée par Lord Byron lors de sa première publication, histoire de jeter encore davantage le trouble dans nos esprits.
Éditions Aux forges de Vulcain, 2019, 240 pages.
Clairement une des meilleures histoires de vampire que j'ai lu.
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