Le dit du mistral d'Olivier Mak-Bouchard est un thriller provençal constellé d'expressions du Midi et de la langue de Frédéric Mistral. Ce premier roman rend hommage aux écrivains de cette terre (Giono, Bosco, Char, Pétrarque...) et au Vaucluse natal de l'auteur : son histoire, ses contes et légendes, ses us et coutumes (avec parfois quelques arrangements et fantaisies), ses traditions, ses éléments.
En effet, s'il est question du mistral, ce vent emblématique, il est évidemment question des autres
éléments : l'eau si rare ici, la terre d'ocres et de calcaire
blanc, et le feu des forêts, malheureusement... Nous sommes bien dans un roman contemporain, entre thriller et fantastique, où la magie opère au fil de l'eau et de l'histoire.
Tout se passe entre L'Isle-sur-la-Sorgue, Sault, Vaison et le sommet du Ventoux. Ceux qui ne connaissent pas le coin pourront se référer aux cartes des rabats du livre, qui est en lui-même est un très bel objet : beau papier, belle typo... Sa superbe couverture est signée par la grphiste Phileas Dog.
Après un orage et un éboulement sur son terrain, un paysan découvre des
poteries anciennes et veut aussitôt tout enterrer pour ne pas que les
archéologues et les musées viennent chambouler son verger. Le narrateur , son voisin,
le convainc alors de poursuivre les fouilles à eux deux, en catimini, mais ils deviennent alors
hors-la-loi.
En creusant dans le jardin, ils plongent également
dans l'histoire et la culture de leur terroir qui
traversent les siècles.
Et parmi les personnages attachants du roman, se trouve un chat, énigmatique et omniprésent, élégamment nommé le Hussard, en hommage à Giono.
C'est un coup de mistral qui souffle sur la rentrée littéraire puisque le roman est déjà couronné du prix Première Plume par le Furet du Nord.
Le Tripode, 2020, 360 pages.
Cette chronique est également parue dans Le Dauphiné.
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